Centrafrique : tarifs différentiels pour la carte nationale d’identité ?©RNL/Stéphane José Flémalé
Un demandeur récupérant sa carte nationale d'identité à la Brigade criminelle de Bangui

Centrafrique : tarifs différentiels pour la carte nationale d’identité ?

Alors que le citoyen lambda continue de payer la carte nationale d’identité à 6.750 francs, le document est délivré aux députés par la société Almadina au prix de 4.500 francs CFA. Une disparité inadmissible, selon Joseph Bendounga,  qui promet saisir la justice pour faire la lumière sur cette préoccupation. Le prix de ce document fait encore polémique dans le pays.

En effet, la loi des Finances en vigueur fixe le prix de ce document administratif à 4.500 francs CFA. Cependant, les usagers se le procurent à 6.750 frs CFA. Curieusement le 9 avril dernier, une équipe de la société Almadina a effectué une mission de délivrance de cette Carte nationale d’identité aux députés au siège de l’Assemblée nationale à Bangui. Selon nos informations, les élus de la Nation se sont procurés le document, pour leur compte et celui de leurs électeurs, à 4.500 francs CFA. Tarif fixé par la loi des finances 2022. Pour l’opposition qui dénonce cette démarche, il s’agit d’une justice de vainqueurs.

« Une parodie de justice et démocratie »

« Les députés, qui sont les seigneurs de la République, eux, paient 4.500 frs. Le personnel parlementaire, lui, paie à 6.000 frs contre 6.750 frs pour le centrafricain lambda. Je pense que la République centrafricaine est une parodie de démocratie et de justice. Le peuple est à plumer. J’ai refusé puisque ce que la loi prévoit doit être appliqué pour tous les citoyens » a fustigé Joseph Bendounga, député de Bimbo 3.

Même si la victoire de Thierry Georges Vackat, ancien député de Moungoumba, devant le Tribunal administratif n’a pas porté de fruits, l’élu de la Nation, compte saisir la justice pour une solution définitive en faveur du peuple.

« Mettre les juges devant leurs responsabilités »

« Le MDREC reviendra une 2ème fois devant la Cour constitutionnelle pour mettre, une fois de plus, les juges constitutionnels devant leurs responsabilités. Parce que, être président de la République c’est être le premier serviteur du peuple centrafricain » a conclu Joseph Bendounga.

En 2020, Paul Crescent Beninga, porte parle du Groupe de travail de la société civile avait initié le « Mouvement 4500 » pour contraindre la Société Almadina au respect de la Loi. Cette lutte n’a pas empêché la société Alamadina d’imposer aux centrafricains, le prix de 6.750 FCFA. Les députés défendent-ils leurs intérêts au détriment du peuple ? Pourquoi Almadina continue de violer la loi au vu et au su de toute la République ? A qui revient la responsabilité de trancher cette affaire qui défraie la chronique dans le pays ? Difficile de répondre à ces questions avec exactitude.

 

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