Centrafrique : la ville de Birao, frappée par une rareté de carburant©Image d'illustration
Un vendeur de carburant à la sauvette au bord d'une avenue de la capitale centrafricaine

Centrafrique : la ville de Birao, frappée par une rareté de carburant

La population de Birao, dans la préfecture de la Vakaga, peine à s’approvisionner en carburant. En cause, la crise sécuritaire au Soudan, déclenchée en avril dernier. Cette situation favorise la spéculation des produits pétroliers et rend difficile la circulation des biens et des personnes.

Dans cette ville du Nord-est centrafricain, le gasoil est quasi-introuvable. L’essence, en revanche, est disponible. Cependant, le prix du litre a été multiplié par deux chez les vendeurs à sauvette.

Pour les commerçants, cette pénurie se justifie par le conflit armé qui embrase le Soudan voisin depuis quelques mois.

« Il y a la guerre au Soudan »

« Présentement, nous vendons le litre d’essence à 2.500 au lieu de 1.000 francs CFA comme auparavant, car il y a la guerre au Soudan d’où nous nous approvisionnons. La frontière est presque fermée. Ce qui fait qu’il est difficile aux commerçants d’aller chercher de l’essence ou du gasoil dans ce pays », explique Moussa Daoud, un vendeur d’essence.

Face à cette flambée du prix d’essence, occasionné par le conflit soudanais, les mototaxis de la ville ont revu leurs tarifs.

« Nous n’arrivons pas à récupérer notre dépense »

« Le litre est à 2.500 francs. Mais, lorsque nous l’achetons, cela nous permet de faire seulement 2 à 3 tours. C’est pourquoi, nous n’arrivons pas à récupérer notre dépense. Raison pour laquelle, nous avons augmenté les prix de courses pour pouvoir gagner un peu d’argent », témoigne Mahamat Tofikh, conducteur de mototaxi.

Pour les commerçants de Birao, il est difficile aujourd’hui de se déplacer pour se ravitailler, vu cette flambée des tarifs de transport.

« Ça ne nous facilite pas la tâche »

« L’augmentation du prix d’essence ne facilite pas la tâche aux commerçants. Les conducteurs de motos nous demandent de payer 15.000 francs pour nous rendre au marché hebdomadaire, à seulement 25 kilomètres d’ici ; alors qu’auparavant, ce trajet nous coutait 5.000 francs », déplore Sadia Abdoul Moukaram, une vendeuse.

Depuis près de 2 mois, la ville de Birao, à l’instar des autres villes du Nord-est, peine à se ravitailler en produits pétroliers. Cette carence fait suite à la fermeture des frontières du Soudan après le déclenchement du conflit armé, qui embrase le pays depuis le 15 avril dernier.

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