Bangui : « une fausse information partagée est comme de l’huile versée sur le feu », prévient Simplice Salla©RNL
Simplice Salla, chef du village Bombélé au PK 26, route de Damara.

Bangui : « une fausse information partagée est comme de l’huile versée sur le feu », prévient Simplice Salla

La montée des rumeurs et de la désinformation en République centrafricaine n’inquiète pas que certaines couches de la population. Des autorités locales se disent inquiètes elles aussi. C’est l’exemple de Simplice Salla, chef du village Bombélé au PK 26, route de Damara. Il exprime son inquiétude à la cellule #StopATènè de Radio Ndeke Luka.

Pourquoi êtes-vous inquiet de l’ampleur des rumeurs et de la désinformation ?

« La désinformation est à l’origine de plusieurs maux qui gangrènent nos sociétés. Nous sommes inquiets parce que les fausses informations ont des conséquences néfastes dans la communauté. Les rumeurs et la désinformation apportent toujours des troubles. Nous nous inquiétons pour cela».

Quelle est la situation aujourd’hui dans votre village ?

«Le village Bombélé a été plusieurs fois victime des rumeurs et de la désinformation. A titre d’exemple, récemment, certains jeunes du village se sont rendus dans la brousse aux environs de 22h pour vérifier les pièges tendus aux animaux.  Trois autres jeunes qui sont aussi partis recueillir du vin de palme les ont aperçus de loin cette même nuit, et sans vérifier, ils sont rentrés en courant pour alerter tout le village que les rebelles étaient déjà à la porte du village Bombélé. C’était la débandade totale. Des vieilles mamans, des enfants, des malades ont été abandonnées à la merci de la nature. Il y a eu des cas de pertes énormes. Pour preuve, une maman qui souffrait de l’hypertension est décédée durant la débandade car elle tentait aussi de fuir. Après vérification, ce n’était qu’une fausse alerte».

Vu cette expérience malheureuse, quel message auriez-vous à faire passer aux habitants de votre village ?

« Je leur demande d’adopter une attitude responsable face aux rumeurs et à la désinformation. Ils ne doivent pas céder la place à la manipulation. Il ne faut pas croire à une nouvelle sans en avoir vérifié la source. Il faut toujours vérifier une nouvelle avant d’y croire. Ils doivent savoir qu’une fausse information partagée est comme de l’huile versée sur le feu et les conséquences sont dévastatrices». 

#StopATènè, l’équipe qui lutte contre la désinformation et les discours de haine en Centrafrique