Centrafrique : l’heure du bilan après le référendum constitutionnel©RNL/ Péguy Gertrude Serenou
Un électeur le jour du vote référendaire, le 30 juillet 2023 à Bacaranga (Ouham-Pendé)

Centrafrique : l’heure du bilan après le référendum constitutionnel

Au lendemain du référendum constitutionnel, l’heure est désormais au bilan. Pour l’Autorité nationale des élections, le vote s’est déroulé sans incident dans tous les bureaux de vote du pays. Par ailleurs, si le camp du pouvoir se dit satisfait, l’opposition déplore des dysfonctionnements d’ordre matériel.

Les Centrafricains se sont rendus, ce dimanche 30 juillet, aux urnes pour se prononcer sur le projet de la nouvelle constitution de leur pays. A en croire l’institution chargée de l’organisation des élections, le scrutin s’est déroulé sans incident majeur sur l’ensemble du territoire.

« Nous sommes entièrement satisfaits » 

« De façon générale, nous sommes entièrement satisfaits ; n’eut été quelques faiblesses d’ordre organisationnel que nous avons constatées. Les gens ne se sont pas bien pris au départ et certains matériels n’étaient pas au bon endroit. Mais après, il y a eu la vitesse de croisière et nous sommes allés jusqu’au bout », a affirmé Mathias Barthélémy Morouba, président de l’Autorité nationale des élections (ANE).

Pour l’Union des forces démocratiques de l’opposition, qui soutient le projet de cette nouvelle constitution, le scrutin a été très positif.

« C’est le taux de de la victoire qu’on attend »

« Je salue les efforts fournis par l’ANE ainsi que l’engouement dans certains quartiers de Bangui. Pour moi, la journée a été positive et qualitative. Nous sommes satisfaits et nous pensons que le Oui va l’emporter. Mais, c’est le taux de de la victoire qu’on attend. L’ANE est la seule institution qui peut nous donner ce pourcentage », s’est réjoui Eddy Symphorien Kparekouti, président de l’Union des forces démocratiques de l’opposition.

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Une assertion balayée par la plateforme des partis politiques centristes qui, pour sa part, estime qu’il n’y avait pas eu une forte participation des électeurs.

« L’appel au boycott a quelque peu marché »

« Il n’y a pas eu un fort engouement pour ce scrutin. L’appel au boycott a quelque peu marché. Nous, centristes avec les moyens du bord, avons battu campagne pour le Non comme on le pouvait. Or de l’autre côté, le pouvoir a utilisé les moyens de l’Etat. Mais, nous sommes en démocratie. Si le Oui l’emporte, nous ne pourrons que nous plier devant cette majorité qui s’est dégagée », a fait savoir Dieudonné Ngoumbango, coordonnateur de la plateforme des partis politiques centristes.

Cependant dans le camp de l’abstention, l’on déplore le nombre insuffisant des bulletins du Non. Pour le président du Mouvement démocratique pour la renaissance et l’évolution du Centrafrique (MDREC), il s’agit d’une mascarade électorale.

« Il y a moins de bulletins Non »

« C’est pour la première fois dans l’histoire de la RCA que des élections sont aussi très mal organisées avec l’implication des forces de défense et de sécurité ainsi que des notables. Il y a pratiquement moins de bulletins Non. Mais plus de bulletins Oui. Ce n’est plus une élection. C’est plutôt des fraudeurs organisés en bande, par le régime, pour que le Oui puisse triompher », a déploré Joseph Bendounga, président du parti MDREC.

A en croire l’Autorité nationale des élections, les urnes continuent d’être acheminés à Bangui. Cependant, les résultats provisoires sont attendus, au plus tard, le 7 août prochain.

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