Centrafrique : le gouvernement lance une opération de démantèlement des barrières illégales©RNL/Hugues Namkoïssé
Des éléments des Forces armées centrafricaines démantelant une barrière illégale sur la route de Boali lors de l'opération, le 8 septembre 2023

Centrafrique : le gouvernement lance une opération de démantèlement des barrières illégales

Quelques mois après le décret fixant les barrières légales en République centrafricaine, le gouvernement a lancé, vendredi 8 septembre 2023, une opération de démantèlement des barrières illégales et de suppression de certains services sur des barrières légales.

La première opération, dirigée par le Premier ministre Félix Moloua accompagné de plusieurs autorités civiles et militaires, a ciblé les barrières du Pk 12, Pk 24 et Pk 26, à la sortie Nord de Bangui sur la route de Boali.

Au lancement, le ministre des Transports, Herbin Gontran Djono Ahaba a lu un extrait du décret fixant les barrières légales en République centrafricaine ainsi que les services qui y sont installés.

« Le décret n°30-149, qui fixe les barrières légales en RCA, prévoit le service de la gendarmerie qui assure le contrôle de sûreté mais qui n’a rien à percevoir. Le service de la police […] n’a rien à percevoir ».

Pour le chef du gouvernement, Félix Moloua, le travail doit se faire dans le respect des textes en vigueur.

« Ne plus demander de l’argent aux populations »

« Je suis venu avec des ministres sectoriels qui s’occupent de différentes questions. Je suis là avec des généraux, responsables de différentes unités. Il est vrai que ces hommes en tenues font leur travail. Mais, il faut qu’ils le fassent dans le respect des textes. On ne doit plus demander de l’argent aux populations. Désormais, on aura des quittances sécurisées. Et, tout l’argent payé sera versé au trésor public », a martelé Félix Moloua.

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Au Pk 24 sur la route de Boali, il était question d’enlever définitivement la barrière tenue par les éléments de la garde présidentielle. Cependant, après des minutes d’échange entre les membres du gouvernement et certains responsables militaires, celle-ci est maintenue comme barrière d’observation.

Un peu plus loin, au Pk 26, la barrière reste légale mais certaines taxes, jugées illégales, ont été suspendues. Une initiative saluée par les conducteurs routiers.

« C’est vraiment un ouf de soulagement »

« En tant que président du syndicat des conducteurs routiers, je suis très satisfait. C’est un véritable soulagement, non seulement pour les conducteurs, mais surtout pour la population centrafricaine. Le nombre de barrières va être réduit et les tracasseries aussi. En cas d’infraction, l’argent collecté ira directement dans les caisses de l’Etat. C’est vraiment un ouf de soulagement », s’est réjoui Wilfried Nguissimalé, président de l’Union syndicale des conducteurs centrafricains.

Lancée le 8 septembre 2023 à Bangui, l’opération de démantèlement de barrières, à en croire les autorités, va se poursuivre dans la capitale et dans certaines villes de province. Le gouvernement annonce, par ailleurs, la mise en place d’un comité de suivi et la disponibilité d’un numéro vert « 1316 » afin de signaler toutes barrières illégales ou cas de racket.

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