Centrafrique : le pouvoir et l’opposition de nouveau à couteau tiré sur la nouvelle Constitution©Diaspora
Une vue de la capitale centrafricaine

Centrafrique : le pouvoir et l’opposition de nouveau à couteau tiré sur la nouvelle Constitution

Alors que la nouvelle Constitution a été adoptée puis promulguée, le 30 août dernier, elle divise toujours l’opinion. Pour l’opposition, réunie au sein du Bloc républicain pour la défense de la Constitution du 30 Mars 2016, il est hors de question de reconnaître cette nouvelle loi fondamentale. De son côté, le pouvoir estime que l’opposition a déclaré la guerre au « peuple souverain ».

Selon le chef de file de l’opposition démocratique, Anicet Georges Dologuélé, le Bloc républicain pour la défense de la Constitution du 30 Mars de 2016 (BRDC) ainsi que toute l’opposition ne reconnaissent pas la nouvelle loi fondamentale et toutes les institutions qui y ont été créées. Pour eux, cette loi fondamentale n’est pas consensuelle.

« Elle doit disparaître le plus vite possible »

« Nous ne reconnaissons pas la Constitution du 30 Août 2023. Nous sommes toujours attachés à celle du 30 Mars 2016. Nous estimons, comme beaucoup de Centrafricains, que cette nouvelle constitution qui fait de notre belle République un empire, un beau royaume, doit disparaître le plus vite possible et refaire place à celle qui a été consensuelle », a affirmé Anicet Georges Dologuélé, chef de file de l’opposition démocratique.

L’opposant politique au régime de Faustin-Archange Touadéra enfonce le clou, déclarant que les rédacteurs de cette nouvelle constitution n’avaient pas qualité à le faire.  

« Rédigée dans la clandestinité »

 « Cette constitution a été rédigée dans la clandestinité par un groupe d’individus qui n’en a pas la qualité. Vous voulez que votre pays et le mien soit régi pas cette espèce qui met entre parenthèses plus de la moitié de la population ; qui en fait des citoyens de seconde zone », s’est insurgé Anicet Georges Dologuélé.

-A écouter : « Ce qu’a dit A.G Dologuélé relève totalement de l’inculture politique »

Répondant à l’opposition démocratique, le pouvoir estime que cette question a déjà été tranchée par le peuple. Ainsi, tout citoyen est appelé à s’y conformer.

« Le peuple n’est ni de l’opposition, ni de la majorité »

« Le peuple centrafricain a tranché. Aujourd’hui, nous avons une nouvelle constitution. L’opposition, comme tout autre citoyen, devrait se conformer à la volonté du peuple centrafricain. Il ne s’agit plus de l’opposition ou de la majorité. Parce que le peuple souverain n’est ni de l’opposition ni de la majorité », a rétorqué Fidèle Gouandjika, conseiller spécial du président de la République.

Pour le pouvoir de Bangui, la prise de position de l’opposition est une déclaration de guerre au « peuple souverain ».

« Ils ont déclaré la guerre au peuple »

« Ce que dit M. Dologuélé sur les ondes relève de l’inculture politique. Dans quel pays du monde l’on se base sur le taux d’abstention pour valider une constitution ? C’est le « oui » ou le « non » qui déterminent. Aujourd’hui, le peuple souverain, dans sa grande majorité, a dit oui. Et donc, ces 3 députés ont déclaré la guerre au peuple souverain », a martelé Fidèle Gouandjika.

La nouvelle Constitution de la République centrafricaine a été adoptée par référendum, le 30 juillet 2023 avec 95,03 % des voix ; puis promulguée un mois plus tard par le chef de l’Etat. Malgré sa promulgation, elle continue de diviser l’opinion publique.

-A écouter : « Nous sommes en train de jouer notre rôle de leaders politiques ; de défenseurs de la population »