Centrafrique : un présumé trafiquant des restes humains arrêté non loin de Bangassou©Minusca
Aperçu d'un quartier de Bangassou dans le Mbomou

Centrafrique : un présumé trafiquant des restes humains arrêté non loin de Bangassou

Un présumé trafiquant des restes humains a été appréhendé, lundi 09 octobre 2023, près de Bangassou dans la préfecture du Mbomou avant d’être remis à la gendarmerie de la ville. Il a été surpris avec en sa possession deux crânes humains.

Selon les témoignages recueillis par Radio Ndeke Luka, ce sont des habitants du village Mbala-Gbolo, situé à 60 kilomètres de Bangassou qui ont mis la main sur le présumé trafiquant des restes humains. Dans son sac, le jeune homme, âgé de 33 ans, transportait deux crânes humains qu’il s’apprêtait à aller vendre en République démocratique du Congo par le truchement d’un habitant de la localité.

Profanateurs des tombes

« On lui a dit que ces ossements coûtent chers au Congo. C’est ainsi que lui et son frère ont exhumé des corps à Bakouma pour récupérer leurs crânes. Une fois à Mbala-Gbolo, le trafiquant a voulu prendre des contacts devant lui faciliter la transaction. C’est ainsi qu’il sera dénoncé puis arrêté », a expliqué Vincent Kazangba, chef du village Mbala-Gbolo.

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Le parquet de Bangassou s’est saisi de l’affaire et a aussitôt instruit l’ouverture d’une enquête par la gendarmerie afin que l’auteur et ses complices soient traduits en justice.

Les autorités judiciaires de la région confirment que la profanation des tombes et le trafic des organes humains sont condamnés par le Code pénal centrafricain. 

Entre 5 et 10 ans de prison

« La peine concernant la profanation des tombeaux est prévue à l’article 123 du Code pénal. Les auteurs de cette pratique risquent entre 3 mois à 3 ans d’emprisonnement ferme et une amende de 100.000 à 400.000 francs CFA. L’article 149 met en garde contre l’achat, la vente et le don des ossements humains. La peine pour ce dernier cas, c’est la prison ferme allant de 5 à 10 ans et une amende de 100.002 à 1 million de francs CFA », a prévenu Bienvenu Zéphirin Yétene, procureur près le Tribunal de grande instance de Bangassou.

Le présumé trafiquant reconnaît les faits qui lui sont reprochés. Toutefois, seule la justice décidera de son sort. En attendant, il est placé en détention préventive.

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