Révélation dans le limogeage de Gombé-Ketté, l’OIF accuse

« Des financements alloués par l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) pour des travaux au profit des Banguissois n’ont pas été justifiés. Aussi, le Secrétaire Général de l’OIF, Abdou Diouf, a saisi le Chef de l’Etat centrafricain pour des éclaircissements au sujet de ce manque de transparence des autorités de son pays ». Ces phrases émanent du journal « Lettre du Continent » dans sa dernière livraison. Il s’agit d’une nouvelle révélation au sujet du départ de Jean Barkès Gombe-Kette de la délégation Spéciale de la ville de Bangui.

Cette révélation intervient près de deux semaines après le limogeage de l’ancien maire de Bangui. Ce dernier semble avoir payé sa mauvaise gestion à la tête de cette municipalité au cours des dernières années.
La Lettre du continent qui fait cette révélation évoque notamment « des fonds octroyés par l’Association internationale des maires francophones (AIMF) pour la mise en œuvre de projets urbains ». Selon ce journal généralement bien informé, cette association qui dépend de l’Organisation internationale de la francophone (OIF), a éprouvé la plus grande difficulté à savoir où sont allés les financements, alors que les chantiers censés sortir de terre demeurent, obscurs.

A  titre d’exemple, le Journal cite le cas d’une gare routière à Bangui d’un coût de 100 000 € soit 65 millions FCFA réglés en 2007, ainsi qu’une aide de 1,3 million € soit 8.45.000.000 FCFA débloquée à partir de 2008 pour améliorer les conditions de vie des Banguissois.
Un autre exemple est la construction d’une salle des fêtes de la capitale prévue à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance de la Centrafrique, en décembre 2010. Et La Lettre du continent d’affirmer que depuis octobre 2010, « le commissaire aux comptes de l’AIMF s’arrache les cheveux en essayant désespérément d’obtenir des traces comptables de l’utilisation des 50 000 € soit un peu plus de 32 millions FCFA prévus à cet effet ».

Dans ce même article, le journal explique que « Gombé-Ketté est accusé d’avoir « délibérément empêché l’expert camerounais Philippe Talla, un volontaire de la francophonie dépêché en Centrafrique pour précisément endiguer ces problèmes, d’effectuer son travail. L’ancien maire a exprimé son refus de l’audit de l’institution dans un courrier daté du 10 juin adressé à Pierre Baillet, secrétaire permanent de l’AIMF ».

Pour  La Lettre du continent,  cette situation a contraint le secrétaire général de l’OIF, Abdou Diouf, à s’adresser personnellement au Président centrafricain François Bozizé. Dans un courrier daté du 17 juin 2011, l’ancien président sénégalais explique que « ces difficultés portent un préjudice grave aux relations entre Bangui et l’AIMF. Il est important que vous nous aidiez à apporter une solution très concrète à cette situation », a rapporté ce Journal qui cite Abdou Diouf.

La Lettre du continent conclut en révélant que pour relancer sa coopération, « l’AIMF aurait déjà exigé du successeur de Jean-Barkès Gombe-Kette, Nazaire Yalanga, qu’il ne soit plus le gestionnaire du financement des projets de l’association ».
Il faut dire que le départ de l’ancien maire constitue toujours un sujet à débats : l’intéressé avait évoqué lors d’un repas d’adieu, qu’il s’est agi d’un simple repos obtenu à sa demande auprès de François Bozizé, après 8 ans d’exercice. Toutefois son ministre de tutelle, le Pasteur Josué Binoua, l’avait ouvertement accusé de « gestion opaque ».