Les 100 jours de Touadéra III, bilan non concluant selon la population

« Nous ne constatons pas d’améliorations significatives, car les promesses ne sont pas tenues. L’université est secouée par une série de grèves, l’agriculture tourne au ralenti, le prix du manioc est à la hausse, la misère est toujours là. L’insécurité reste grandissante dans les régions du nord-est et nord-ouest. Des ministres ont été nommés par complaisance ».

Ces propos sont tenus sur Radio Ndeke Luka ce lundi 1er août 2011, par une partie de la population banguissoise. Elle réagit ainsi sur les 100 jours d’activités politiques du premier ministre Faustin Archange Touadéra, reconduit pour la 3e fois Chef du Gouvernement. Le Premier Ministre Touadéra a reçu quitus le 18 mai dernier de la part de tous les députés présents à l’Assemblée Nationale, pour mener à bien le programme de développement sur lequel le Président de la République François Bozizé a été réélu.

A titre de rappel, la déclaration de la politique générale du troisième gouvernement du Premier Ministre Faustin Archange Touadera était structurée autour des axes stratégiques du Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP 2), dont les objectifs prioritaires sont : la Consolidation de la paix, la Gouvernance et l’Etat de Droit, la Relance Economique ; le Capital Humain et Services Sociaux Essentiels.

Au sujet de la consolidation de la paix et de la sécurité, le chef du gouvernement avait promis de réorganiser, former, équiper et rendre professionnelles, les Forces de Défense et de sécurité pour les rendre capables de réduire les menaces et d’assurer la sécurité du pays.

Or en réalité, l’insécurité s’est installée  encore sur une bonne partie de nos régions. On en veut pour exemple l’occupation actuelle de la ville de Sam-Ouandja (nord-est) par la rébellion de l’Union des Forces Démocratiques pour le Rassemblement (UFDR), l’occupation de la région de Kaga-Bandoro par le Forces Populaires Républicaines (FPR) de Baba-Ladé et, l’extension de la L’Armée de Résistance du Seigneur (LRA)  du Haut-Mbomou vers le Mbomou (extrême-est). Même si on peut cependant se réjouir du lancement du processus de Désarmement, Démobilisation et de Réintégration (DDR) entériné depuis 2008.

Pour ce qui est de la Gouvernance et de l’Etat de Droit, le Premier Ministre Faustin Archange Touadera avait affirmé que les actions du gouvernement seront axées sur : la gouvernance politique, démocratique, administrative, judiciaire, économique, financière et locale. Mais sur ce point, les observateurs de la vie politique centrafricaine continuent de décrier la mauvaise organisation des élections de janvier 2011, l’absence de l’opposition dans le Gouvernement et à l’Assemblée Nationale, les bavures des éléments de sécurité sur les civiles, les violations de la liberté de la presse ainsi que l’interdiction de sortie du territoire des opposants.

S’agissant de la Relance Economique, il avait mis l’accent sur la stratégie globale de croissance accélérée à l’horizon 2015, favorisant ainsi le développement des filières porteuses, un environnement propice aux affaires et la responsabilisation des acteurs impliqués dans le processus du développement. Seulement, le constat révèle qu’on assiste aujourd’hui à une hausse vertigineuse des prix des produits alimentaires et de 1ère nécessité, ainsi qu’au gel de la dette intérieure, attitude qui a déjà occasionné une crise perlée avec les opérateurs économiques.

En fin, au sujet du Capital Humain et des Services Sociaux de base, la situation sociale des centrafricains en général reste encore précaire. L’accès à l’eau potable, à l’électricité, aux soins et à l’éducation de qualité reste à désirer. La main d’œuvre majoritairement jeune reste très peu exploitée.

C’est dire qu’au regard de la déclaration de politique générale du 3e gouvernement de Faustin Archange Touadera, les défis à relever sont encore immenses.