Fin de campagne électorale morne comme au début

Les quartiers généraux des candidats aux législatives partielles prévues ce 4 septembre dans 14 circonscriptions électorales de la République Centrafricaine, affichent toujours une ambiance morose à quelques heures de la fin de la campagne. Ces quartiers généraux sont pratiquement vides et on enregistre déjà un cas d’arrestation d’un candidat à Bangui. Le constat est fait ce vendredi 2 septembre 2011 par les reporters de Radio Ndeke Luka.

Martial Kénam  Aradona, candidat indépendant dans la circonscription du  5ème I de Bangui est arrêté et croupi en ce moment  dans les locaux de l’Office Central de Répression du Banditisme (OCRB). Le motif de son arrestation n’est pas encore connu. Toutefois, ses partisans parlent d’une affaire politique.

Selon son directeur de campagne, le secrétaire du parti au pouvoir Kwa Na Kwa (KNK) Elie Wéfio aurait versé sur le  compte du concerné une somme de 17 millions  de francs CFA pour qu’il se retire de la course. Une proposition refusée par ce dernier. Il est arrêté pendant qu’il effectuait une opération sur son propre compte en banque.

Josué Binoua, ministre de l’aménagement du territoire déclare que « le code électoral ne prévoit pas l’arrestation d’un candidat à un jour de la fin de la campagne». Fin de citation.

Par ailleurs, certains candidats indépendants utilisent les logos du parti au pouvoir pour battre campagne tant à Bangui qu’en province à l’exemple de Magloire Kolisso Débalet, candidat indépendant dans le 5ème I.

En réponse à cette violation du code électoral, Fulgence Zéneth, coordonnateur de l’Observatoire Nationale des Elections en Centrafrique (ONE) indique «qu’il n’est pas normal qu’un candidat indépendant agisse de la sorte. Dans le cas échéant, le KNK doit se montrer en parti responsable pour prendre de mesures appropriées interdisant une telle pratique ».

Signalons que les consultations populaires en Centrafrique dans ces circonscriptions ont été annulées par la Cour Constitutionnelle. Celles du 4 septembre se dérouleront sans l’opposition. Constituée dans le Front pour l’Annulation des Elections (FARE-2011) et retirée de la course, l’opposition opte toujours pour l’annulation pure et simple de ces scrutins. Elle y avait dénoncé de fraudes massives.