Comment sortir les centrafricains de la précarité ?

La  Terre compte en ce lundi 31 octobre 2011, 7 milliards d’habitants.  Dans ce grand ensemble planétaire, la population de la République centrafricaine est estimée à 4 570 800 d’habitants.  Les défis majeurs à relever à l’échelle mondiale sont, de l’avis du FUNAP (Fonds des Nations Unies pour la Population), la croissance démographique et les mutations technologiques. Dans le contexte centrafricain, ces défis ont pour noms l’insécurité créée par les multiples conflits armés, la précarité, l’éducation,  la santé.

Un chiffre publié par le FNUAP résume la situation en RCA : plus de 70% de la population du pays vit avec moins d’1 dollar (environ 450 F CFA) par jour et est menacé par l’insécurité alimentaire. Cette situation de précarité dans laquelle vivent de nombreux Centrafricains s’est aggravée avec la recrudescence des conflits armés dans certaines préfectures de la RCA.

Premières victimes des derniers conflits politico-militaires, les femmes sont faiblement représentées dans les institutions de l’Etat, bien qu’elles constituent la majorité de la population. Elles ne comptent que 13 députées sur 105 dans la 5ème législature et 6 postes dans l’actuel gouvernement sur un effectif de 34 Ministres. La situation des filles est tout aussi moins luisante. En 2003, le taux net de scolarité des filles était de 36,9% contre 44,3% chez les garçons.

Pourtant, la RCA a ratifié de nombreux traités internationaux relatifs aux droits humains et adopté une constitution qui prévoit l’égalité entre l’homme et la femme. Malgré ces avancées, les inégalités entre sexes persistent.

Le réveil de la conscience de ces dernières décennies n’a d’autre ambition que de faire comprendre à tous et à chacun qu’on ne peut plus admettre qu’une femme meurt en donnant la vie. Grâce à la place de plus en plus importante accordée à la femme, aux progrès dans l’éducation et la santé, le chiffre moyen d’enfants par famille dans le monde a diminué passant de 5 enfants par femme en 1950 à 2,5 enfants en 2010-2015.

En RCA comme dans la plupart des pays africains, la croissance de la population ne dépend pas forcément des décisions individuelles, car de nombreuses femmes sont privées d’accès à la contraception moderne et ne sont pas en mesure d’exercer leurs droits en santé de reproduction. Conséquence : 13% des adolescentes de 15 à 19 ans centrafricains de 15 à 19 ans ont eu des grossesses non désirées, selon les résultats de l’Enquête Démographique et de Santé en Centrafrique (EDSRCA) publiés en 1995.

Faute d’avoir accès à un service de santé de qualité, 5 Centrafricaines meurent chaque jour en RCA pendant l’accouchement. Cette tragédie laisse des impacts négatifs dans les familles, diminue les perspectives des enfants survivants et affaiblit les communautés.

La santé de reproduction et droits constituent un grand défi pour le Gouvernement centrafricain et les partenaires au développement. Ceux-ci s’investissent pour que chaque grossesse soit désirée et que chaque accouchement soit sans risque.

Les personnes de moins de 25 ans constituent 63,9% de la population centrafricaine. Pleins d’énergie, les jeunes centrafricains s’intéressent de plus en plus aux Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) et aspirent au bien-être. En tant que parents et enseignants de demain, leurs choix détermineront les tendances démographiques futures et, par ricochet, le devenir de la RCA. « Autant dire que la jeunesse est un atout pour le développement de la République centrafricaine dans les décennies à venir, mais aussi un handicap si aucun effort n’est réalisé pour sa santé, son éducation et son épanouissement », a reconnu le Premier Ministre Pr Faustin-Archange Touadéra lors de la Déclaration de Politique Générale du Gouvernement en mai 2011.

L’une des meilleures solutions pour sortir la RCA de la pauvreté ne consiste-t-elle pas  à investir dans les jeunes. L’éducation et la formation des jeunes constituent un investissement vital tant pour sécuriser le parcours individuel et professionnel que pour donner à la RCA un capital humain doté de connaissances et de compétences requises pour son développement.

Disposer d’une population jeune et dynamique est un avantage certain. La RCA doit s’appuyer davantage sur cette catégorie de personnes pour relancer son économie et s’affirmer durablement dans le concert des nations