Centrafrique : les autorités locales de Bimon réitèrent leur appel à l’aide en faveur des déplacés de Gbakassa
Une partie des déplacés du village Gbakassa dans une école primaire de Bimon. Crédit photo : RNL/Hugues Namkoïssé

Centrafrique : les autorités locales de Bimon réitèrent leur appel à l’aide en faveur des déplacés de Gbakassa

Arrivés au village Bimon au début de ce mois de novembre à la suite d’une opération militaire contre des hommes armés dans leur localité, les habitants de Gbakassa vivent dans des conditions difficiles. Ils sont dans la précarité et leur situation humanitaire se détériore de jour en jour.

Les déplacés internes qui ont trouvé refuge au village Bimon, situé à 35 kilomètres sur l’axe Bangui-Mbaïki, viennent principalement des villages Gbakassa, Boukhara, Bossin et Ngako. Estimés à environ 500 personnes, ils manquent de nourriture et de médicaments.

Depuis deux semaines, ces déplacés internes dorment à même le sol dans les bâtiments de l’école maternelle et dans le centre de santé du village Bimon. Jusqu’à présent, ils n’ont reçu aucune aide.

Sécurité comme condition d’un retour

« Nous avons des enfants avec nous. Il y a même des femmes qui donnent naissance sur place. Nous avons beaucoup de difficultés et personne n’est venu nous prêter main forte. Nous demandons aux autorités de ramener la sécurité chez nous afin de nous permettre de rentrer », a plaidé Arthur, président de la jeunesse du village Gbakassa.

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Certains parents racontent qu’ils ne peuvent pas nourrir correctement leurs enfants, vu les conditions dans lesquelles ils se trouvent.

« Problème d’eau potable »

« Depuis que nous sommes ici, ce sont les habitants de la localité qui nous donnent à manger mais cela ne nous suffit pas. Les enfants qui sont avec nous tombent régulièrement malades parce qu’ils ne mangent pas bien. Avoir de l’eau potable est aussi difficile », a critiqué Isabelle, une mère de famille.

Les responsables du centre de santé de Bimon n’entendent pas baisser les bras malgré le manque de médicaments.

« Ce sont des êtres humains. Nous ne pouvons pas les laisser mourir parce que nous n’avons pas de médicaments. Avec le peu, nous pouvons sauver leur vie. Si les autorités nous écoutent, c’est à elles de faire des efforts pour nous doter en médicaments afin d’aider ces déplacés internes », a déclaré Josiane Badakara, cheffe du centre de santé du village.

Les autorités locales, elles, appellent les ONG humanitaires à l’aide.

Manque de nourriture et de médicaments

« L’effectif est énorme. Nous n’avons rien à leur donner comme nourriture. Même leur santé est menacée et cela nous inquiète. Je souhaite que les humanitaires, notamment les ONG viennent à leur secours parce que leurs conditions de vie sont difficiles », a plaidé Frank Ngbongolo Midy, chef de groupe du village Bimon.

Pour l’heure, les élèves de l’école maternelle de Bimon sont privés d’études car leur bâtiment est occupé par ces déplacés internes.

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