Centrafrique : exaspération suite aux rackets sur l’axe fluvial Bangui-Mobaye
Un aperçu du port fluvial de Mobaye dans la Basse-Kotto. Photo : RNL

Centrafrique : exaspération suite aux rackets sur l’axe fluvial Bangui-Mobaye

Les usagers de la voie fluviale entre Bangui et Mobaye dénoncent les multiples rackets dont ils sont victimes sur les barrières illégales. Ces actes sont attribués à des hommes armés encore actifs le long du fleuve. Exaspérés, des transporteurs et des voyageurs appellent Bangui à l’aide.

Des baleinières en partance de Bangui pour Mobaye sur la rivière Oubangui, s’arrêtent souvent à Lissara, localité située à 30 kilomètres de Kouango. Dans ce village, des éléments Antibalaka exigent des frais de formalité aux passagers et aux transporteurs sur des barrières illégales.

« Pression »

« Sur la barrière de Lissara, même si tu présentes une pièce d’identité, ces Antibalaka exigent que tu paies 5.000 francs CFA. Même sans marchandises, ce sont les receveurs des baleinières qui te mettent la pression pour verser la somme imposée par ces hommes armés. Sur les barrières tenues par des Forces armées centrafricaines, il n’y a pas de souci », témoigne un voyageur sous couvert de l’anonymat.

 Selon certains transporteurs, qui ont souhaité parler hors micro, pour les baleinières, ces hommes armés fixent les frais de formalité en fonction du tonnage des marchandises transportées par les embarcations. Conséquences, les prix de certains produits ont grimpé sur le marché. En illustration, 1 kilogramme de farine de blé coûte 1.500 francs en ce moment au lieu de 1.000 francs comme d’habitude.

« Sommés de verser de fortes sommes d’argent »

« Des commerçants grossistes nous ont affirmé que lorsqu’ils quittent Bangui pour Mobaye, des éléments Antibalaka leur extorquent de l’argent. Les passagers et les transporteurs des baleinières sont sommés de leur verser de fortes sommes d’argent. Du coup, ces commerçants sont obligés d’augmenter les prix de leurs marchandises », explique Samuel, un commerçant détaillant à Mobaye.

Pour les autorités municipales de la ville, les barrières illégales, qui restent sur le trajet Bangui-Mobaye, sont celles des préfectures voisines et quelques-unes à Zangba.

« Des barrières instaurées par l’UPC »

« La dernière fois, il y avait une barrière dans la commune de Mobaye, précisément à Mafounga. Aujourd’hui, vous n’allez plus écouter parler de cette barrière. Celle de Zangba, occupée par les Antibalaka, a été démantelée. Celles qui restent, sont celles instaurées par l’UPC au niveau de Zangba et tout le long. On retrouve ces barrières illégales au niveau de la Ouaka et de la Kémo », a déploré Marc Dakpo, maire de Mobaye.

A cause des tracasseries dues aux barrières illégales, le coût du transport fluvial par baleinière entre Bangui et Mobaye est passé de 15 mille à 35 mille francs CFA. Les usagers demandent le démantèlement de ces barrières pour faciliter la libre circulation des personnes et des biens.

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