Nana-Mambéré : le Cameroun empiète sur le territoire centrafricain selon des témoignages locaux
Le poste frontalier de Cantonnier à la frontière centrafricano-camerounaise. Photo : RNL/Igor Djeskin Senapaye

Nana-Mambéré : le Cameroun empiète sur le territoire centrafricain selon des témoignages locaux

Alors que le Cameroun et la République centrafricaine entretiennent de bonnes relations, des révélations choquantes menacent la cohésion entre les deux nations. Des Centrafricains vivant dans la région de la Nana-Mambéré, préfecture frontalière avec l’Est du Cameroun, dénoncent l’occupation illégale des terres centrafricaines par la partie camerounaise.

Selon des témoignages recueillis par Radio Ndeke Luka, certains quartiers de la localité de Cantonnier sont passés sous contrôle des autorités camerounaises au grand dam des habitants centrafricains. En plus de la construction d’un immeuble par les autorités camerounaises sur la zone tampon, encore litigieuse, des citoyens camerounais s’installent illégalement sur le sol centrafricain.

Selon les autorités locales, les quartiers Sango et Pétévo (Cantonnier) sont sous l’emprise de la sous-préfecture camerounaise de Garoua-Boulaï.

« C’est quelque chose de grave »

« Nous avons constaté qu’il y a un laisser-aller de la part de nos dirigeants. Là, le Cameroun est en train de gagner du terrain en venant vers Cantonnier. C’est quelque chose de grave. L’Etat doit pouvoir déployer des moyens très consistants pour avoir une réponse à cela », a lancé Landry Festys, un habitant de Cantonnier.

A Cantonnier, le sujet est à la une de toutes les conversations. Certains estiment que c’est une menace contre l’intégrité du territoire national.

« Ils foncent de notre côté »

« Ce qui me choque, c’est qu’ils commencent à construire leurs maisons, tout en fonçant de notre côté. Notamment, vers Ngougbaté. C’est en 2015 qu’ils sont venus démolir nos maisons pour bâtir les leurs. Je demande au gouvernement d’envoyer une mission d’observation au niveau de la frontière », s’est alarmé Robert Nganabaye, un autre habitant de Cantonnier.

De leur côté, les autorités locales affirment ne pas être en mesure de résoudre le problème.

« En cas de litige, je remonte l’information »

« En tant que maire, je respecte la hiérarchie. Donc, en cas de litige, je remonte automatiquement l’information au sous-préfet. C’est lui qui doit saisir la préfecture qui, à son tour, informe le département concerné qu’est le ministère de l’Administration du territoire », a précisé Bardé Guy Mba Ringo, maire de la commune de Koundé.

Ces dernières années, certains pays voisins de la République centrafricaine, profitant de l’absence de l’autorité de l’Etat, ont grignoté illégalement des portions de son territoire. L’insécurité et la faiblesse de l’appareil sécuritaire centrafricain favorisent encore ce phénomène.

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