Centrafrique : Silence de la justice et des autorités sur l’arrestation du député Dominique Yandocka
Une partie du centre-ville de Bangui, capitale de la République centrafricaine. Photo : Diaspora

Centrafrique : Silence de la justice et des autorités sur l’arrestation du député Dominique Yandocka

Le député de la 1ère circonscription du 4e arrondissement de Bangui, Dominique Yandocka, est toujours en détention à la Section des recherches et d’investigations (SRI). 4 jours après son arrestation, aucun motif n’est encore dévoilé par la justice. Le Groupe de travail de la société civile dénonce un « autoritarisme ». Le MLPC, pour sa part, exige que la justice expose les faits qui sont reprochés à cet élu de la nation.

Quatre (4) jours après l’interpellation de Dominique Yandocka et sa détention dans les services de la SRI, ni le gouvernement ni la justice n’ont officiellement publié les faits qui lui sont reprochés. Si l’Assemblée nationale opte encore pour le silence, le Groupe de travail de la société civile (GTSC) qualifie cette arrestation d’ « illégale ».

« La procédure n’est pas respectée »

« Un député n’est pas au-dessus de la loi. Il peut être interpellé judiciairement. Ce qui gêne, embête et frustre, c’est la procédure qui n’est pas respectée. Si le gouvernement, la justice centrafricaine ont quelque chose à reprocher au député, il faut saisir l’Assemblée nationale pour que son immunité soit levée. A partir de ce moment, on peut intenter des actions judiciaires contre sa personne. Il s’agit là d’une arrestation illégale », dénonce Paul Crescent Beninga, porte-parole du GTSC.

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Pour le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC), qui dénonce également cette arrestation, la justice doit exposer les faits qui sont reprochés au député Dominique Yandocka.

« Ce qu’il vit, c’est une séquestration »

« Un député qui est arrêté à 4heures du matin par une unité militaire qui ne relève pas de la police judiciaire et amené pour être entendu, ça s’appelle de l’enlèvement. Ce qu’il vit, c’est une séquestration. Donc, nous ne pouvons pas dire à la fois que nous sommes en train de construire un Etat de droit et à la fois, violer allègrement la loi. S’il y a quelque chose qui lui est reproché, que la justice le lui fasse savoir », réagit Martin Ziguélé, député de la Nation et président du MLPC.

Par ailleurs, selon des sources judiciaires, Dominique Yandocka devrait être auditionné, ce 18 décembre par un juge. L’élu de la 1ère circonscription du 4ème arrondissement a été arrêté, à son domicile à Bangui, à l’aube du 15 décembre 2023.

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