Centrafrique : le regain de l’insécurité aux alentours d’Obo inquiète les habitants
Entrée de la ville d'Obo dans le Haut-Mbomou au sud-est de la RCA. Photo: CNR

Centrafrique : le regain de l’insécurité aux alentours d’Obo inquiète les habitants

L’insécurité aux alentours d’Obo, dans le Haut-Mbomou, inquiète davantage quelques habitants de la ville, notamment les cultivateurs et les chasseurs. Selon ces derniers, la présence des hommes armés dans la brousse et sur des axes routiers ne leur permet pas de vaquer librement à leurs occupations. Ils demandent le renforcement du dispositif sécuritaire pour faciliter la libre circulation. 

L’inquiétude de la population est de plus en plus visible durant ce mois de février avec l’arrivée de la saison sèche. Une période pendant laquelle les cultivateurs procèdent au défrichage de leurs champs avant le labourage.

« Ce sera difficile cette année »

« La situation est très précaire pour nous les cultivateurs. Ces derniers temps, les éléments de l’UPC se montrent de plus en plus menaçants. La psychose s’empare des cultivateurs alors que c’est la période propice pour préparer les champs. Ce sera difficile cette année », s’inquiète Joseph, un habitant de la ville d’Obo.

Rareté et cherté des denrées alimentaires

Si plusieurs cultivateurs ne se rendent pas aux champs depuis quelques semaines à cause de l’insécurité, cela a pour conséquences la rareté de certaines denrées alimentaires et l’augmentation de leurs prix sur le marché local. A titre d’illustration, une cuvette de manioc coûte à présent 10.000 Francs CFA dans la ville.

« Notre sécurité est menacée parce que des éléments de l’UPC font irruption souvent à 5 ou 10 kilomètres du centre-ville d’Obo. On ne peut même pas aller au champ pour déterrer les tubercules de manioc, raison pour laquelle le prix a considérablement augmenté », témoigne Solange, une commerçante du village Koubou, situé à 10 kilomètres d’Obo.

Au regard de la situation, même les chasseurs ont aussi peur de mener leurs activités afin de ravitailler le marché central en viande de brousse. 

« Des éléments de l’UPC sont partout dans la brousse et nous ne pouvons pas aller à la chasse. C’est ce qui justifie la carence de la viande de brousse sur le marché. Seulement quelques chasseurs font des efforts pour ravitailler le marché », rapporte Dénis, un chasseur de la localité.

En raison de la détérioration du climat sécuritaire, de nombreux habitants d’Obo plaident pour le renforcement du dispositif militaire avec des patrouilles aux alentours de la ville. Tous craignent une crise alimentaire cette année si rien n’est fait pour améliorer la situation.

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