Centrafrique : l’ex chef anti-balaka dénommé Bokassa appelle au désarmement de ses hommes dans la Haute-Kotto
La rencontre avec la délégation conduite par le préfet de la Haute-Kotto à Irabanda. Photo: RNL/Gasmala Moustapha

Centrafrique : l’ex chef anti-balaka dénommé Bokassa appelle au désarmement de ses hommes dans la Haute-Kotto

L’ancien leader des anti-balaka de la Haute-Kotto, Thierry François Plénga, alias Bokassa, annonce avoir renoncé aux violences armées et appelle le reste de ses éléments à déposer les armes. Il a exprimé cette volonté lors d’une mission de sensibilisation sur la paix, organisée fin février 2024 dans la commune de Daho Mboutou.

L’annonce de l’ex chef milicien est perçue comme une étape importante dans le processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) dans la préfecture de la Haute-Kotto.

Au fort de la crise de 2014, cette préfecture fut l’une des régions les plus ensanglantées par les violences armées orchestrées d’une part par les groupes armés issus de la Séléka et d’autre part par les miliciens anti-balaka.

En marge d’une rencontre axée sur la consolidation de la paix, le 16 février dernier au village Irabanda (Haute-Kotto), l’autoproclamé Général Thierry François Plénga, alias Bokassa, a déclaré à toute l’assistance qu’il s’est retiré des groupes armés depuis 2021 pour retourner dans la vie civile.

« Je ne peux plus prendre les armes »

« J’ai déposé les armes en 2021, précisément le 30 juillet. De nombreux combattants étaient dans mon groupe. Certains ont fui parce qu’ils avaient peur des alliés russes. Dans mon groupe, 104 armes conventionnelles ont été déposées parmi lesquelles 12 armes lourdes », a déclaré l’ancien chef milicien.

Pour marquer sa bonne volonté, le « Général Bokassa » demande à ses ex-combattants qui détiennent encore les armes par devers eux de les déposer sans conditions.

« Je ne peux plus prendre les armes. Mes ex éléments, qui ont fui avec des armes non conventionnelles, je leur demande de les déposer. Ils peuvent se rapprocher du coordonnateur du DDR et je pourrai témoigner afin d’éviter des mensonges car la milice antibalaka aile Bokassa n’existe plus », a-t-il lancé

Dans le même élan, Thierry Evariste Biguinendji, préfet de la Haute-Kotto, lance également un appel à ceux qui détiennent encore illégalement des armes des les rendre.

« L’axe Irabanda, dans la Haute-Kotto, jusqu’à la limite de la Basse-Kotto était le fief des anti-balaka aile Bokassa. Maintenant que le coordonateur Thierry François Plenga, alias Bokassa, a conduit toute sa délégation vers le chemin du désarmement, que ceux qui hésitent encore déposent les armes », a-t-il exhorté.

Un espoir pour la paix

Selon Bara Dieng, chef de Bureau de la Minusca Secteur-est, la décision de cet ancien chef de guerre est un chemin vers la stabilisation de la zone.

« Le général Bokassa était le leader des anti-balaka qui dominait, à un moment donné, cet axe de Bria jusqu’à la limite Haute-Kotto-Basse-Kotto. Nous espérons que le message qu’il a tenu est entendu et cela me donne espoir sur la stabilisation de cette zone », s’est-il réjoui.

Les habitants de Irabanda et des villages environnants souhaitent qu’il y ait un comité de suivi des engagements de cet ancien chef rebelle très redouté. Ils demandent aussi le redéploiement des Forces armées centrafricaines (Faca) et des Casques-bleus dans leurs localités pour assurer leur protection.

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