Centrafrique : 21 ans après le renversement d’A.F Patassé, François Bozizé reste une figure du maquis
Le monument du 15 Mars au carrefour des avenues Koudoukou, de l'Indépendance et du 15 Mars, érigé en mémoire des "Libérateurs" de François Bozizé. Photo RNL/ Hervé Séréfio

Centrafrique : 21 ans après le renversement d’A.F Patassé, François Bozizé reste une figure du maquis

15 mars 2003-15 mars 2024, il y a 21 ans jour pour jour que François Bozizé s’emparait du pouvoir d’Ange Félix Patassé en République centrafricaine. A la tête d’une rébellion dite des Libérateurs, composée des Tchadiens et des Centrafricains, le général François Bozizé est parvenu à renverser le président Ange Félix Patassé après une tentative manquée en octobre 2002.

Ancien chef d’Etat-major des armées, François Bozizé, visé par un mandat d’arrêt du procureur général près la Cour d’appel de Bangui dans l’affaire du coup d’Etat présumé du 28 mai 2001, a pris la tête d’une rébellion qui va le conduire au Tchad.

Après l’échec de plusieurs négociations portées par la CENSAD, la CEMAC, et l’église catholique sous l’égide de Monseigneur Paulin Pomodimo, François Bozizé a tenté sans succès la prise de Bangui en mai 2001 et en octobre 2002, faisant plusieurs morts au sein de l’armée, de sa rébellion et de la population civile.

Replié dans les villes du nord, F. Bozizé va avoir le soutien formel du Tchad en hommes et en équipements militaires et va s’emparer du pouvoir le samedi 15 mars 2003 à 15h alors que le président Ange Félix Patassé était absent du territoire. Il était en mission à Niamey, au Niger, en lien à la crise dans son pays.

Un cycle d’instabilité

Ce coup d’Etat a entraîné la dissolution des institutions de la République et sera reconnu par l’opposition démocratique notamment le Cadre des Partis Politiques d’Opposition (CPPO) comme un sursaut patriotique.

Les militaires et rebelles ayant accompagné Bozizé seront par la suite promus à de différents niveaux au sein de l’armée centrafricaine et l’armée tchadienne s’occupera de la sécurité personnelle du chef de la junte.

Peu après, des dissensions internes vont surgir, occasionnant la fragmentation des rebelles et la naissance des mouvements de résistance au régime militaire. C’est le cas de l’APRD et de plusieurs autres mouvements d’insurrection.

La prise de pouvoir par F. Bozizé au-delà de tout a été un appel d’air aux jeunes de faire la rébellion pour gagner leur vie, de piller les institutions et de détruire les fondements de la République. Les conséquences sur le plan économique et humanitaire ont été désastreuses.

Elu en 2005 puis réélu en 2011, F. Bozizé fera face lui aussi à une rébellion. Après l’anniversaire de ses 10 ans de pouvoir, il sera renversé à son tour le 24 mars 2013 par la Séléka, une coalition de rebelles issus pour la plupart du nord et du nord-est du pays.

Parti en exil en Ouganda, Bozizé rentre au pays 7 ans après, mais reprend aussitôt le maquis avec la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) après avoir été écarté de la présidentielle de 2020. Il vit en ce moment en exil en Guinée Bissau, ceci grâce à la feuille de route de Luanda.

-A écouter aussi : 24 mars 2013 : 10 ans après, qu’est-ce qui explique la persistance de l’insécurité ?