Deux faussaires ont failli détourner 20 000 000 de francs CFA du trésor public

Ce matin du 19 décembre 2011 a été très mouvementé au Trésor Public de Bangui : Des injures par-ci, des esquisses de coups de poing là, des cris d’une foule immense en colère.

Deux malfrats courageux dont un officier de la garde présidentielle, actuel aide de camp du ministre délégué à la défense ont failli extorquer une somme de plus de 20 000 000 de francs CFA (environ 30000 d’euros) du trésor public centrafricain.

Dans les faits a raconté sur les ondes de Radio Ndeke Luka, Serge Ouarassio Monkomsé, Directeur général du Trésor Public, « qui a reçu avant de se rendre au travail un coup de fil d’un certain capitaine de l’armée centrafricaine, qui s’est fait passer pour un des aides de camp du président de la République François Bozizé. Ce dernier lui a intimé l’ordre de ne quitter au bout du fil, car le Chef de l’Etat, très furieux du retard accusé dans le traitement d’un dossier financier  aurait une consigne à lui donner. Le Directeur général a donc obtempéré à son interlocuteur qui a imité la voix de François Bozizé. Le fameux aide de camp a déclaré que le dossier en question concerne une société dénommée « EDS Liberté » œuvrant dans le domaine de l’agriculture.  Toutefois, le directeur lui a répondu qu’il n’a jamais eu un tel dossier et lui a proposé plutôt de passer lui-même pour vérification. De son côté, le faussaire a décidé toujours au téléphone de lui envoyer les deux éléments. Malheureusement, avec les copies des documents présentées, ces dernier n’ont pas inspiré confiance à M. Ourassio qui a jugé mieux d’appeler les forces de l’ordre pour les arrêter sur le champ ».

Le Directeur général du Trésor Public a aussi mentionné que « ces mauvaises pratiques au nom du Chef de l’Etat sont devenues monnaie courante dans son service. Des enquêtes sont en cours pour démanteler le réseau de ces bandits. »

Interrogés à leur tour, un de ces faussaires a indiqué qu’il a voulu simplement rendre service à un ami qui méconnait les rouages du payement des « ordres de payement » au niveau du Trésor Public. Un autre bandit, étudiant de son état, a affirmé qu’il n’y était pour rien. Car, il a accompagné le militaire qui est son voisin.

On se souvient encore de certains malfrats qui prétendaient travailler à la Présidence de la République et qui ont réussi à obtenir des opérateurs des téléphonies mobiles des coupons de rechargements au nom du Chef de l’Etat. D’autres sont parfois allés très loin en imitant la signature du Président de la République afin de lui soutirer de l’argent.