La fête de noël célébrée sous un signe de paix en RCA

Cette matinée du 25 décembre 2011 revêt, pour la plupart des familles centrafricaines, une importance toute particulière. Guirlandes, sapins, poupées ballons, vélos, voiturettes, habits sont autant de jouets choisis par le Père Noël pour les enfants. Tôt le matin à Bangui, les coins des rues, églises voire marchés sont pris d’assaut. Un moment de retrouvaille et d’agapes. C’est donc la fête de Noël !

La veille de cette festivité chrétienne a été très mouvementée tant à  Bangui que dans les principales villes de provinces de la République Centrafricaine. A Bangui par exemple, les emplettes ont été faites jusqu’au petit matin, sous la sécurité d’une patrouille militaire.

Au cours de leurs courses  les parents ont évité de se procurer des jouets dits nocifs, tels que les pistolets à eau ou encore des pétards. Par cette réflexion ces familles veulent donner un cachet particulier à cette fête qui est celui de consolider la paix. Une paix dans un pays où prolifèrent les rebellions nationales et étrangères.

Dans une interview accordée à Radio Ndeke Luka, le Nonce Apostolique en République Centrafricaine et au Tchad, Monseigneur Jude Okolo, indique que « si un enfant est en fête, c’est la joie pour toute une famille. L’occasion ne devrait pas être non seulement consacrée à la prière, mais aussi à faire la paix parmi les centrafricains ».

A Boali (95 kilomètres nord de Bangui) par contre, hormis cet aspect festif, la ville est endeuillée ce 25 décembre. Un conducteur de taxi-moto a été tué la veille dans un accident de circulation à Ndéré (26 kilomètres axe Boali-Bangui). Dans les faits, raconte le correspondant de Radio Ndeke Luka,  « un  conducteur de moto a d’abord heurté un enfant. Devant la sérieuse blessure de ce dernier, les amis du conducteur ont cotisé de l’argent pour assister l’enfant qui a été évacué sur Bangui, pour des soins appropriés. C’est au cours de route qu’un gros véhicule en pleine vitesse a percuté la moto par derrière, moto sur laquelle se trouvaient trois personnes. Deux ont eu la vie sauve et une décédée sur le champ. Une journée sans motos a été observée pour la circonstance ».

Un autre incident malheureux concerne une fille d’environ 8 ans, habitant le 4ème arrondissement de Bangui. Elle a fait le samedi 24 décembre dernier, les frais d’une agression à l’aide d’un morceau de pierre de la part de sa marâtre. Elle s’en est tirée avec une large plaie au niveau de la tête. Une banale affaire de jalousie serait à l’origine de cet incident malheureux.

 

Il faut dire que ce ne sont pas touts les enfants qui ont la chance de bénéficier d’un cadeau. Certains dont les familles sont démunies se sont juste contenter d’un repas et d’autres n’ont pratiquement rien eu.

A Bossangoa (ouest) par exemple, des enfants appelés  « guides aveugles », ou encore des orphelins, n’ont reçu aucun jouet, selon le correspondant de Radio Ndeke Luka.  Pour tenter de satisfaire quelques enfants en détresse, des ONG nationales ont procédé à la distribution gratuite des jouets pour une fête équitable.

Cette situation ne concerne pas seulement les enfants dont les familles sont démunies. Ceux des régions du nord-est, nord-ouest où des groupes rebelles sévissent en maitre, ont aussi du mal à être dans la fête.