Centrafrique : « Je détiens des secrets d’Etat. On ne peut pas m’interroger de la sorte en public », lance Abdoulaye Hissen devant la CPS
Abdoulaye Hissène, un des chefs du groupe armé FPRC (Front populaire pour la renaissance de la République centrafricaine), lit un rapport sur les violations des accords de Khartoum, à Bangui, le 23 août 2019. Photo: AFP

Centrafrique : « Je détiens des secrets d’Etat. On ne peut pas m’interroger de la sorte en public », lance Abdoulaye Hissen devant la CPS

Après trois reports de son audition, le témoin Abdoulaye Hissène a été finalement présenté aux juges, ce 29 avril, dans l’affaire Ndélé 1 devant la Cour Pénale spéciale (CPS) à Bangui. L’ancien N°2 du groupe armé FPRC a choisi de garder le silence, estimant qu’il détient des « secrets d’Etat ».

La section d’assise de la CPS voudrait, à travers la présence d’Abdoulaye Issene, avoir des clarifications sur l’évènement du 29 avril 2020 à Ndélé ; des conflits qui ont coûté la vie à au moins 29 personnes.

D’entrée de jeu, les juges ont demandé au témoin Abdoulaye Issene d’expliquer ce qu’il sait de cette affaire. En prenant la parole, il a précisé à la Cour qu’il était absent de Ndélé lors des faits pour lesquels il a été cité pour comparaître devant les juges.

« Je n’étais pas à Ndélé »

« Je suis un fils de Ndélé, mais je n’étais pas à Ndélé lors de cet évènement. C’est depuis 2016 que je suis à Bangui. Donc, je ne peux pas vous donner des clarifications sur un incident qui s’est produit en mon absence », a rétorqué le témoin, avant de poursuivre en ces termes : « Je détiens des secrets d’Etat. On ne peut pas m’interroger de la sorte en public ». Malgré l’insistance du président de la cour, ce leader du FPRC n’a pas voulu dire un mot de plus.

Une suspension demandée par son conseil

En face de cette situation, l’avocat du témoin a demandé aux membres de la cour de comprendre son client qui n’est pas un habitué du prétoire avant de souhaiter une suspension.

A la reprise, le témoin Abdoulaye Hissen a finalement choisi de garder le silence car dit-il : « Je ne peux pas témoigner contre des gens avec qui je dors et mange ensemble ». Un choix accepté par la cour qui a décidé de suspendre l’audience.

L’affaire dite « Ndélé 1 » concerne les accusés, Azor Kalite, Charfadine Moussa, Antar Hamat et Oscar Wordjonodroba. Ils sont poursuivis pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité qu’ils auraient commis entre mars et avril 2020 à Ndélé et ses environs. Le procès va répondre, jeudi 02 mai, avec l’interrogatoire au fond des accusés.

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