Centrafrique : l’UE évalue les besoins de la CPS pour un éventuel appui
Les membres de la délégation de l'UE avec les responsables de la Cour pénale spéciale au siège de l'institution judiciaire, ce 16 mai 2024. Photo : CPS

Centrafrique : l’UE évalue les besoins de la CPS pour un éventuel appui

L’Union Européenne s’apprête à renouveler son appui à la Cour pénale spéciale (CPS) après un moment de rupture. Pour ce faire, une délégation de l’institution a visité, jeudi 16 mai, le siège de la Cour à Bangui. Lors de cette rencontre, la délégation s’est imprégnée du bilan à mi-parcours de cette institution judiciaire hybride.

Cette visite, selon la délégation de l’UE, a pour but de recenser les besoins de la Cour pénale spéciale et de lui apporter du soutien. En marge de celle-ci, des résultats du procès de Koundjili et Lemouna et les difficultés y relatives ont été présentés. Il s’agit notamment de l’aide aux victimes qui, selon la CPS, reste insuffisante car les dossiers sont en cours de traitement et nécessitent des moyens ; l’insuffisance du personnel en raison d’un défaut de financements.

« La RCA connaît un moment critique »

« Nous sommes ici pour témoigner notre engagement indéfectible envers le renforcement de la justice et la lutte contre l’impunité en République centrafricaine. La RCA connaît un moment critique qui pousse la communauté internationale à appuyer les autorités locales dans la reconstruction des systèmes de justice. La récente décision du procureur de la CPI de ne plus traiter de nouvelles affaires concernant la RCA, renforce encore le rôle central de la CPS », a affirmé Douglas Carpenter, chef de la délégation de l’Union européenne.

Pour leur part, les responsables de ce tribunal hybride espèrent que cette visite soulagera l’institution.

« Aujourd’hui, on a la certitude »

« Ces derniers temps, nous avons eu beaucoup de difficultés avec des crises au niveau mondial. Certains pays s’étaient même désengagés de leur appui. Certains nous ont annoncé la reprise de leur financement dès le mois de mai. Ça ne peut que nous encourager. Au cours de l’année, l’Union Européenne, qui est un partenaire privilégié, avait suspendu son appui à la cour. Aujourd’hui, on a la certitude de la reprise. Cela nous permet d’avoir tous les moyens nécessaires pour travailler », s’est réjoui Michel Landry Louanga, président de la Cour pénale spéciale.

En 2024, le budget de la Cour pénale spéciale est estimé à près de 12 millions de dollars, soit plus de 7 milliards de francs CFA. Jusqu’en mai, près de 4 milliards de francs CFA seulement ont été mobilisés, notamment par la Minusca.

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