« Bangui sans taxis », pour dénoncer la hausse du prix du carburant

Les conducteurs de taxis et bus ont imposé ce 4 janvier une marche obligatoire à leurs clients quotidiens. Elèves, travailleurs, fonctionnaires, commerçant, la liste est longue. Ils ont pris d’assaut très tôt ce matin les principales artères de la capitale à pied pour se rendre dans leurs différents lieux d’occupations journalières.

Et pour cause ? C’est l’entrée en vigueur de l’observation d’une journée dite « Journée sans taxis à Bangui ». Les acteurs de ce secteur ont protestent ainsi contre l’augmentation spontanée à la pompe de 30 francs CFA, du prix des produits pétroliers le 2 janvier dernier par le gouvernement centrafricain.

Certains parents ont même interdit à leurs enfants qui fréquentent les établissements scolaires éloignés de s’y rendre. La plupart des fonctionnaires et agents de l’Etat rencontrés par les reporters de Radio Ndeke Luka ont choisi eux aussi de rester à la maison.

Malgré l’appel pressant lancé par Jean-Brice Pordjiane, secrétaire général du syndicat des conducteurs des taxis et bus la veille, et la mis en place des piquets de grève implantés un peu partout pour le suivi du mouvement, quelques « briseurs » de la grève ont osé circuler. Il s’agit des conducteurs des taxis motos et ceux de la Société Nationale des transports Urbains (SONATU).

D’après Pordjiane, « dans sa prise de décision pour la montée du prix du carburant, le gouvernement centrafricain ne nous a pas associés. Aussi, c’est depuis plus de 3 ans que ce prix ne fait que s’accroitre sans pour autant augmenter le tarif des transports urbains. Ce mouvement permettra à ces conducteurs, toujours lésés dans l’exercice de leur fonction, de se faire entendre par les dirigeants afin de les obliger à revenir sur leur décision ».

De leur côté, certains usagers ont indiqué que « ce mouvement n’est pas normal, car la population est pénalisée dans ses activités quotidiennes. Si le prix du carburant est augmenté, il faut aussi revoir à la hausse le salaire des fonctionnaires qui est toujours stagnant depuis plus de 2 décennies. D’autres par contre soutiennent l’arrêt de travail de ces conducteurs. Pour eux, c’est une occasion à jamais pour que le cri de ces derniers puisse être entendu ».

Quant au Directeur Général des transports de surface Silvère Théophile Wallot, « le syndicat des taxis et Bus devrait suspendre cette grève puisqu’un pourparler est en cour, afin de trouver des solutions négociées ».

A titre de rappel, le syndicat des conducteurs et receveurs des taxis et bus (SCRTB) avait décidé d’observer un arrêt de travail et une journée « Bangui sans taxis » en novembre 2011. Une décision prise pour protester contre « les différentes sortes d’exactions souvent mortelles, exercées par certains éléments des forces de l’ordre sur eux ».