La désinformation et les artistes : témoignage de Smith Bocambo alias BSOW
Smith Sylvenson Oswald Bocambo, artiste musicien. Photo: RNL/Aristide Allahrdi Alayam

La désinformation et les artistes : témoignage de Smith Bocambo alias BSOW

De son vrai nom Smith Sylvenson Oswald Bocambo, BSOW est un jeune artiste rappeur centrafricain qui loge dans le 8ème arrondissement de Bangui. L’un des rares artistes centrafricains au premier plan dans la lutte contre la corruption et la mal gouvernance. BSOW dénonce les faits ainsi que les systèmes qui ne contribuent ni au développement de son pays la RCA ni à l’épanouissement du peuple. Parmi ces maux selon lui, la désinformation. Il répond aux questions de la cellule StopAtènè de Radio Ndeke Luka sur récentes rumeurs de la capitale.

Quelle est votre analyse de la désinformation, des rumeurs communautaires et des discours de haine qui continuent d’affecter la RCA ?

Une prolifération de désinformations, de rumeurs communautaires et de discours haineux, accentuée par les réseaux sociaux, des canaux de communication non régulés, est cette réalité à laquelle la République centrafricaine est confrontée. Les acteurs sont des individus mal intentionnés, des personnes manipulées pour enfin manipuler les esprits, semer la division et alimenter des conflits communautaires. Cela se traduit beaucoup plus par des fausses informations politiques, notamment sur les ressources naturelles du pays, ainsi que des allégations mensongères sur les projets et les missions des ONG internationales implantées en RCA pour les divers appuis à la population.   

En tant que jeune artiste comment pouvez-vous évaluer ce que peut faire une désinformation dans le milieu artistique ?

La désinformation a sali la personnalité de plusieurs artistes centrafricains même les plus grands dont je tais les noms. Elle a discrédité des artistes, marginalisé certains et, en a isolé d’autres suite à des rumeurs infondées sur leur identité et vie privée. C’est un phénomène que nous artistes devons combattre car ça peut nuire non seulement à la réputation d’un artiste, mais aussi à sa carrière.

Face à une rumeur communautaire ou une désinformation, comment est-ce que vous réagissez ?

Face à une désinformation, la meilleure façon est de ne pas se paniquer. Personnellement, je vérifie d’abord l’information ou la rumeur, je m’assure si elle est fausse ou vraie avant de réagir. Nous vivons dans un monde où toute information doit être vérifiée même venant des grands médias. Car eux aussi peuvent se tromper.

Quel souvenir avez-vous d’une situation liée à la désinformation qui a eu un impact dans votre entourage ou communauté ?

Un souvenir marquant est celui d’une rumeur qui a entraîné des tensions dans la communauté centrafricaine. Une fausse information selon laquelle on a fait disparaitre le sexe des hommes. Cette rumeur a chamboulé la tranquillité du peuple centrafricain et en même temps ça a énormément effrayé la société et les gens étaient perturbés.

Quelle peut être la contribution des artistes centrafricains dans la lutte contre les fausses informations ?

Les artistes doivent sensibiliser le public centrafricain aux dangers de la désinformation et collaborer avec des organisations pour diffuser des messages positifs. Ils doivent également utiliser les réseaux sociaux pour partager des informations fiables et démentir les fausses informations. StopAtènè est une initiative qui m’a déjà inspiré. J’ai un projet de musique à propos. Je vais regrouper des artistes et faire un énorme titre en procès pour lutter contre la désinformation.

#StopATènè, la cellule qui lutte contre la désinformation et les messages de haine en République centrafricaine.