Affaire Ntsimi, l’AFD entend déposer plainte pour mensonge

L’Agence Française de Développement (AFD) compte ester une action en Justice contre Antoine Ntsimi, président de la Commission de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC). Cette plainte intervient après des révélations dans la dernière livraison de l’hebdomadaire Jeune Afrique.

Des révélations sur une série de documents bancaires où l’on découvre une «multiplication hors normes» notamment de retraits en espèces ainsi que des locations d’avions et des frais de missions présentés par le diplomate camerounais.

Jeune Afrique a ainsi publié une note de frais de près de 20.000 euros pour une réception qui aurait été donnée en l’honneur et en présence du patron de l’Agence Française de Développement  Dov Zerah. Une réception niée en bloc par le patron de l’AFD. Or, selon Jeune Afrique, on y soupçonne une fausse facture.

Si l’on en croit la facture publiée par Jeune Afrique, onze convives se trouvaient autour de la table le 14 février 2012 dans le restaurant de l’hôtel Méridien Etoile de Paris.

Mais le document en question pose problème. D’abord le nom du restaurant : il est écrit «Arnoc» au lieu de «L’Orenoc». Puis bien sûr le montant exorbitant de la facture : 19.940 euros (plus de 13 millions de Francs CFA), payés cash par Antoine Ntsimi en personne.

Autre problème : il est écrit sur le document que la réception a été donnée dans le cadre de la signature d’une convention de financement AFD-CEMAC. Or à ce jour, l’AFD explique que cette convention n’a été signée que neuf jours plus tard à Bangui, par le représentant local de l’Agence, que Dov Zerah n’a jamais participé à ce repas, que son titre a été utilisé à ses dépends et qu’il compte porter l’affaire en justice.

Il faut dire que ce nouveau développement dans l’affaire du président de la Commission de la CEMAC arrive au moment où un règlement de la crise au niveau diplomatique est en cours. Antoine Ntsimi a été déclaré persona non grata en République Centrafricaine. Il a été refoulé lors de sa dernière venue dans le pays, alors qu’il venait percevoir son salaire.