Les victimes de la LRA rejetées par la société ?

La réinsertion sociale des victimes des exactions perpétrées par l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) semble poser ces derniers temps de sérieux problèmes dans les zones du Haut Mbomou et du Mbomou (est). Ces victimes font souvent l’objet de stigmatisation ou de rejet.

Selon  un envoyé spécial de Radio Ndeke Luka, ces victimes, pour la plupart des filles en âge scolaire, des enfants soldats, se confrontent au problème sanitaire voire alimentaire.

Interrogée sur les circonstances de son kidnapping et sa libération, Melaine Nazouma, une des victimes en classe de sixième au Collège d’Enseignement Secondaire de Zemio a expliqué que « J’ai été kidnappée par les hommes de la LRA à Djema (est). J’ai eu la chance de sortir après plusieurs mois de détention ».

« A ce jour, ma conscience n’est pas tranquille. Dans la brousse ils m’ont fait des rites de la guérilla, ce qui fait que je n’ai pas de sentiment humain. Si j’ai un problème avec  quelqu’un, je décide à chaque instant  d’utiliser le couteau pour régler cette affaire. Avec le produit qu’ils m’ont administré je regarde une personne comme un animal et j’ai envi de tuer. Grâce à la prière je suis en vie », a-t-elle précisé.

« A Mboki (est), je suis bien accueillie par la population quand je suis sortie jusqu’à Zemio.  Ici, c’est seulement l’Eglise CEEC qui m’apporte une aide en argent, habit et nourriture. Je demande au gouvernement de voler à mon secours. Présentement je suis délaissée de tous les hommes. Certaines personnes me traitent de Tongo-Tongo (LRA en langue locale). Si le gouvernement m’apporte une  aide, je ferais moins de  souci, a conclut Melaine Nazouma.