En live : près d’une trentaine de morts dans l’incident du lycée Boganda de Bangui
Une ambulance au milieu de la foule tentant de frayer un passage. Photo : Diaspora/Tous droits réservés.

En live : près d’une trentaine de morts dans l’incident du lycée Boganda de Bangui

Ce live est terminé. Il a été animé par Vianney Ingasso, Stéphane Flémalé et Rodrigue Le Roi Benga. Merci à tous de nous avoir suivis.

Des failles, des défis à relever

Si des voix ont salué la bravoure et la réaction des forces de défense et de sécurité et des services de secours, l’explosion et la panique qui ont endeuillé le lycée Barthélémy Boganda ont exposé quelques failles du système de secours et des centres hospitaliers de Bangui. D’aucuns insistent sur la formation constante des forces de l’ordre à travers des simulations de secours pendant des catastrophes naturelles ou évènements extrêmes.

Il est aussi important de sensibiliser la population toute entière à garder le sang-froid pendant des évènements critiques, à suivre des consignes de sécurité et à éviter la panique qui peut compliquer la gestion des incidents.

Des responsables de l’ENERCA interpellés par la police

Trois responsables de l’Enerca, l’Energie centrafricaine ont été convoqués dans la mi-journée par la police dans l’enquête en cour sur la tragédie qui a couté la vie à près de trente personnes au lycée Barthélémy Boganda de Bangui, a appris Radio Ndeke Luka de sources policières.

Il s’agit du directeur général de l’Enerca Thierry Patient Bendima, du directeur technique et du chef d’exploitation des réseaux électriques. Jusqu’au début de la soirée, ils étaient encore à l’Office central de répression du banditisme (OCRB) au centre-ville de Bangui.

Les agents de l’Enerca sont soupçonnés de négligence professionnelle, car l’explosion est intervenue juste après un travail de maintenance fait par les techniciens de la société nationale de fourniture d’électricité. De sources judiciaires indiquent que c’est toute la ligne, depuis le commandement jusqu’à l’exécution de cette maintenance qui est visée par la police.

Vagues de réactions

Le drame du lycée Barthélémy Boganda a fait réagir la société civile, la classe politique centrafricaine et des institutions de la République. La fédération des associations des parents d’élèves déplore une tragédie : « C’est la première fois dans notre histoire qu’un événement aussi tragique marque la fin du parcours scolaire de nos enfants. Cela s’est terminé par un drame inimaginable. Des enfants ont sauté du haut des étages, d’autres se sont bousculés dans la panique… et voilà le résultat que vous connaissez tous », a regretté Africain Kazangba, président de la fédération des associations des parents d’élèves de Centrafrique. Pour lui, ce qu’il faut maintenant, c’est « d’inviter chaque parent à nous apporter leur témoignage, leur propre récit de ce qui s’est passé. Cela nous permettra de croiser les informations avec l’enquête que mènera le ministère de son côté ».

Pour Martin Ziguélé, président du Mouvement de libération du peuple centrafricain, « La première démarche, c’est que la justice de notre pays ouvre immédiatement une enquête judiciaire pour comprendre comment de telles opérations aient pu avoir lieu dans un endroit où se trouvaient 5 300 jeunes. La deuxième, c’est que l’Assemblée nationale – composée des représentants du peuple centrafricain – se saisisse de cette affaire et mette en place une commission d’enquête parlementaire d’urgence, parallèlement à l’enquête judiciaire, pour qu’elle aille jusqu’à son terme ».

Dans la série des réactions, Eloge Enza, sélectionneur de l’équipe nationale de football, c’est un drame qui n’aurait jamais dû se produire. « Perdre des frères et des sœurs dans de telles circonstances, ce n’est ni normal ni acceptable. Le gouvernement doit se poser les bonnes questions pour comprendre ce qui s’est réellement passé, et désigner les responsables. On ne peut pas laisser passer ça. Nous, les anciens et les nouveaux Fauves, ainsi que la Fédération, présentons toutes nos condoléances aux familles des victimes, ainsi qu’aux blessés. Le Lycée Barthélémy Boganda, il faut aussi penser à le rénover. On ne peut pas continuer avec des bâtiments vétustes, sans sécurité, sans électricité… Ce n’est pas normal. », désole l’ancien capitaine des Fauves de Bas-Oubangui.

L’église catholique n’est pas restée en marge des réactions. Dans un, le Cardinal Dieudonné Nzapalainga a déploré le drame survenu le 25 juin 2025 au lycée Barthélémy Boganda, et a exprimé sa profonde compassion à l’endroit de toutes les familles endeuillées. Il en appelle au sens élevé de responsabilité des autorités, ainsi qu’à la protection des enfants, qui doivent rester une priorité.

Poursuite des épreuves dans les autres centres d’examen

Malgré le décret présidentiel instituant un deuil national, la composition des autres épreuves du Baccalauréat s’est poursuivie jeudi dans les autres centres d’examen, à l’exception des centres du lycée Barthélémy Boganda, comme l’a annoncé la veille le ministre d’Etat à l’Education. La composition de déroule sur ton triste comme le témoigne le reportage de Destin de Bonheur Wilikon.

Deuil national de trois jours décrété

Depuis Bruxelles en Belgique où il participait à l’Assemblée générale de Gavi, le président centrafricain Faustin Archange Touadéra s’est prononcé sur le drame du lycée Barthélémy Boganda. Le président a décrété trois jours de deuil national à compter du jeudi 26 juin.

Le président du centre N°1 est mort

Le président du centre numéro 1 du lycée Barthélémy Boganda, René Mandji est décédé jeudi des suites d’un arrêt cardiaque, a appris Radio Ndeke Luka des sources hospitalières et familiales. Le malaise est né juste après le drame de la veille selon des proches du défunt.

Bilan revu à la hausse, au moins une vingtaine de morts

Si les premiers bilans avançaient une dizaine de morts, un tour dans les hôpitaux de Bangui jeudi matin a permis de ressortir des chiffres officiels donnés par des responsables sanitaires, mais encore provisoires. Précisions d’Astrid de Bonheur Kolengué à écouter ici :

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Quelques élèves venus observer

Jeudi 26 juin, 7h : Les portails du lycée sont fermés sous surveillance policière.  Quelques élèves visiblement bouleversés, attendent en silence. Beaucoup n’étaient pas informés de la suspension des épreuves dans leur centre d’examen.

« Je suis vraiment déçue et découragée après ce qui est arrivé à nos collègues.  Nous étions là hier, on ne savait même pas que quelque chose comme ça allait arriver. Je tiens à dire au gouvernement de penser à nous », raconte Alexia.

Un sentiment de tristesse que partage Fortuny, un autre candidat venu chercher des informations : « Nous sommes venus ce matin pour vérifier des informations auprès des autorités et de notre président du centre. Nous sommes traumatisés par que ce qui nous est arrivé, c’est vraiment grave ».

Les épreuves suspendues pour les centres du lycée Barthélemy Boganda

Mercredi 25 juin, 18h30 : Le ministre d’Etat à l’Education, Aurélien Simplice Zingas, a annoncé mercredi soir dans un communiqué, la suspension des épreuves écrites du baccalauréat pour les candidats qui composent au lycée Barthélemy Boganda de Bangui. Cette décision intervient après un incident meurtrier, mercredi après-midi, faisant des morts et des blessés parmi les élèves.

Après avoir rappelé l’origine de la panique des élèves pendant qu’ils composaient l’épreuve d’histoire géographie, Aurélien Simplice Zingas a déploré l’incident meurtrier : « Je déplore vivement cette situation regrettable qui vient perturber le déroulement des épreuves et affecter nos candidats. Je présente par la même occasion nos sincères condoléances les plus attristées aux parents des candidats décédés, souhaite un prompt rétablissement aux candidats blessés », lit-on dans le communiqué. Il invite les candidats des centres du lycée Barthélemy Boganda à garder leur calme et à rester sereins.

Le département de l’éducation assure que des mesures seront prises rapidement afin d’élucider les circonstances de cet incident, et un communiqué indiquera ultérieurement la date de reprise des épreuves restantes dans ces centres. Quant aux candidats des autres centres, ils sont invités à poursuivre normalement leurs examens.

Mercredi 25 juin, 18h : Très rapidement, certains parents ont commencé à critiquer la prestation de certains personnels soignants. Beaucoup déplorent le fait que certains candidats évanouis soient transférés directement à la morgue. En plus de certains témoignages vidéos, plusieurs posts sur Facebook confirment cette information.

Dans la foulée, Paul-Crescent Béninga, porte-parole du Groupe de travail de la société civile a dénoncé cette pratique et a appelé à la mobilisation du personnel soignant. Il était l’invité de la rédaction jeudi matin.

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Des familles affolées, des hôpitaux submergés

Plusieurs parents se sont affolés à la recherche de leurs enfants. Si certains ont pu retrouver les leurs, d’autres non. Ce qui les a poussés à prendre d’assaut les hôpitaux de la place pour vérifier.

A l’hôpital communautaire de Bangui par exemple, les services ont été débordés, des malades allongés à même le sol faute de place. Témoignage de Brice, un urgentiste.

D’autres blessés ont été transférés à l’hôpital général et au complexe pédiatrique de Bangui. Jusqu’au mercredi soir, Difficile d’établir un bilan selon les responsables sanitaires. Cependant d’autres sources indiquent qu’il y aurait une dizaine de morts.

Mercredi 25 juin, au deuxième jour du Baccalauréat de l’enseignement général, alors que plus de 5.000 candidats composaient l’épreuve d’histoire géographie au lycée Barthélémy Boganda de Bangui, une explosion soudaine a bouleversé l’ambiance aux environs de 13h et demie. Un court-circuit dans le transformateur placé au rez-de-chaussée du bâtiment principal de l’établissement est à l’origine de cette explosion.

Panique incontrôlée

Le bruit de l’explosion et la fumée qui dégageait de la salle du transformateur ont vite paniqué les candidats. Certains élèves ont sauté du premier étage pour se sauver, mais sont tombés, fracturés. Dans les scènes de bousculades, plusieurs élèves ont été piétinés, aggravant le bilan des blessures.

A regarder ici : https://www.facebook.com/reel/1431640661063791