A Bria, les rebelles de la CPJP et de l’UFDR font déserter les villages

La situation sociale dans la préfecture de la Haute Kotto (nord-est) s’est fortement dégradée ces derniers temps. L’insécurité grandissante provoquée par les ex-rebelles de la Convention des Patriotes pour la Justice et la Paix (CPJP) et ceux de  l’Union des Forces Démocratiques pour le Rassemblement (UFDR) en est la principale cause.

Les principaux villages occupés par ces rebelles sont désertés par leurs habitants. Ce qui constitue à l’heure actuelle un blocage pour les activités agro-pastorales.  Conséquences : la hausse des prix et la pénurie des denrées alimentaires.

Interrogés par un envoyé spécial de Radio Ndeke Luka de retour à Bangui le week-end dernier, certains habitants ont affirmé que « nous avons beaucoup de difficultés. Les arachides, le manioc,  le savon, tout est devenu cher. Les gens ne mangent plus à leur faim.

Même dans les magasins, les prix du savon, du sucre voire les habits des femmes ont augmenté. Nous sommes dans la souffrance et la misère totale. On ne mange plus à notre faim, un seul repas par jour. Tout simplement parce que nous n’avons pas de moyens ».

De son côté, Assadi Kader, un des éléments de l’UFDR pense que le racket de la population se traduit simplement par la recherche de la nourriture. Pour lui, « ce qui fait que nous ne pouvons pas libérer ces zones, c’est le manque de moyen ».

« Il y a belle lurette que nous avions signé l’accord de paix avec le gouvernement. De nos jours, aucun geste allant dans le respect des clauses de cet accord n’a été engagé. Il ne nous a rien fait pour nous calmer », a-t-il précisé.

« Cette situation a fait que nous allons partout dans ces chantiers de diamant pour chercher des moyens de vivre. Si la population se plaint aujourd’hui, c’est parce que nous leur demandons de nous donner 100 ou 500 francs CFA », a conclut Assadi Kader.

Il est à noter que la majorité des villages de  la Haute Kotto sont sous contrôle des ces mouvements rebelles. Les opérateurs économiques payent directement les taxes et impôts à ces rebelles. Conséquence directe : l’assiette financière de la préfecture est du coup fragilisée.

Signalons que les violents affrontements perpétrés en 2011 dans cette région avaient fait plus de 45 morts, des blessés, d’importants dégâts matériels dont plusieurs maisons incendiées ou détruites.