Bozoum : l’aide humanitaire insuffisante pour les déplacés de Dan-Gbabiri
Une partie des déplacés du village Gbakassa dans une école primaire de Bimon. Photo : RNL/Hugues Namkoïssé.

Bozoum : l’aide humanitaire insuffisante pour les déplacés de Dan-Gbabiri

À Bozoum, dans l’Ouham-Pende, après des combats qui avaient opposé début juin des factions du groupe armé 3R dans la commune de Dan-Gbabiri, ayant fait une dizaine de morts, la situation humanitaire des déplacés reste critique. Près de 4 000 personnes se trouvent actuellement sur le site des déplacés de Bata, à l’entrée de la ville. Malgré l’intervention des organisations humanitaires, les besoins des ménages touchés demeurent énormes et les sinistrés lancent un appel urgent à l’aide.

D’après les données fournies par la Croix-Rouge locale, 701 ménages, représentant 3 782 personnes, originaires des villages de Voudou, Bossa, Piste, Gbakete, Minière, Badali 2 et 4 dans la commune de Dan-Gbabiri, résident encore sur le site des déplacés de Bata. Les conditions de vie y sont déplorables comme le témoigne Philomène Mbowène, une habitante de Badali 4 : « Nous n’avons rien à réclamer en matière de nourriture. Tous ce que les ONG peuvent nous donner, nous allons recevoir sans condition ».

Stanislas Béjouane, conseiller à la commune de Dan-Gbabiri, appelle à une mobilisation accrue pour venir en aide aux sinistrés, qui ont perdu leurs habitations et leurs plantations. « Ils vivent toujours dans des conditions précaires. Si la situation sécuritaire s’améliorait, ils seraient déjà rentrés chez eux. En cette saison pluvieuse, leur souffrance est immense. Ils ne peuvent pas refuser de l’aide dans de telles circonstances, mais leur situation reste précaire », souligne-t-il.

L’ONG Communauté Internationale pour l’Aide d’Urgence et du Développement (CIAUD), basée à Paoua, s’efforce d’apporter une aide d’urgence aux personnes touchées. Jean-Pierre Douchné, chef du bureau de la CIAUD, déclare : « Face à cette urgence, le HCR a décidé de venir en aide aux déplacés en leur fournissant des kits non-alimentaires. Les plaintes affluent, car certaines personnes récemment arrivées ne sont pas encore enregistrées, ce qui les exclut de l’aide. »

Par ailleurs, le redéploiement des forces de défense et de sécurité pour assurer la protection des biens et des personnes tarde à se concrétiser, exacerbant ainsi les inquiétudes des habitants. La situation à Bozoum nécessite une attention immédiate et des actions concrètes pour soulager la détresse des sinistrés.

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