Caucus africain : l’Afrique souhaite davantage d’autonomie dans ses décisions économiques
Les panélistes lors du débat sur les perspectives d’autonomisation économique du continent africain. Photo : Bendo Prod

Caucus africain : l’Afrique souhaite davantage d’autonomie dans ses décisions économiques

À l’ouverture du Caucus africain mercredi à Bangui, un message fort a été lancé : « l’Afrique souhaite davantage d’autonomie dans ses décisions économiques ». Les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales se sont réunis pour plaider en faveur d’une intégration financière qui prend en compte les réalités du continent. Parmi les priorités évoquées figurent le développement des infrastructures, l’investissement dans le capital humain et la transition vers une économie verte.

Cette rencontre, d’une grande portée économique et politique, offre aux pays africains l’opportunité de réfléchir ensemble à des solutions concrètes pour réduire leur dépendance financière. Elle se déroule dans un contexte délicat, marqué par la suppression de l’USAID, l’Agence américaine pour le développement international. Pour Hervé Ndoba, ministre centrafricain des Finances et président du Caucus africain, l’unité africaine est essentielle pour relever ces défis communs.

« Nous nous réunissons à un moment charnière, où les financements extérieurs, auparavant alloués aux secteurs sociaux comme l’éducation et la santé, ont été supprimés. Nous devons trouver les moyens de financer ces secteurs cruciaux avec nos propres ressources », a-t-il déclaré.

Les institutions financières se disent prêtes à soutenir l’Afrique, et plus particulièrement la République centrafricaine. Charlotte Ndaw Sako, représentante régionale de la Société financière internationale du groupe de la Banque mondiale, souligne : « Dans nos activités, nous soutenons les secteurs privés africains. Le secteur privé est le moteur du développement ; un secteur privé résilient est essentiel pour la croissance du pays. »

Appel à des réformes majeures

Les besoins annuels de financement des infrastructures en Afrique dépassent 170 milliards de dollars, mais le continent n’en reçoit que 40 milliards. Face à ce déficit, le président Faustin Archange Touadéra appelle à des réformes majeures.

« Le développement d’infrastructures capables de résister aux chocs économiques, environnementaux et sociaux est fondamental pour stimuler une croissance durable en Afrique et accélérer la réalisation des objectifs de développement durable. Je vous exhorte à vous concentrer sur des réformes majeures qui permettront de lever les contraintes identifiées, notamment le renforcement de la capacité budgétaire par une meilleure administration fiscale, la digitalisation et la réforme du code des impôts pour soutenir une mobilisation robuste des ressources nationales », a déclaré le président centrafricain, Faustin Archange Touadéra.

Le Caucus africain, qui prend fin ce samedi 2 août à Bangui, illustre la volonté des pays africains de s’unir face aux défis économiques communs. Cette rencontre marque un engagement fort en faveur du développement de solutions africaines, adaptées aux réalités du continent.

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