À Mobaye, dans la préfecture de la Basse-Kotto, une vingtaine d’ex-combattants de la milice Antibalaka, affiliés à la faction dirigée par Bienvenu Nguiambi, expriment leur mécontentement. Plusieurs mois après avoir volontairement déposé les armes, ils se disent abandonnés et réclament leur intégration dans l’armée nationale.
Selon leurs témoignages, ces anciens miliciens qui opéraient à Zangba avaient accepté le désarmement dans le sillage d’une opération menée à Kouango. Mais depuis, ils affirment n’avoir bénéficié d’aucune mesure concrète. Un contraste qu’ils jugent flagrant avec le traitement réservé à d’autres groupes armés récemment désarmés, notamment ceux de l’UPC et de 3R.
« Nous avons déposé les armes après le passage d’un coordonnateur qui avait désarmé les Antibalaka de Kouango. Mais aujourd’hui, rien n’a été fait pour nous, alors que des éléments de l’UPC d’Ali Darassa, à peine désarmés à Alindao, sont déjà pris en charge », déplore Bienvenu Nguiambi, autoproclamé général du groupe. « Nous demandons au gouvernement de nous intégrer dans l’armée nationale », lance-t-il.
Même son de cloche chez Baba Jean, un autre ancien combattant qui ne cache pas sa déception : « Nous avons suivi notre leader pour restituer les armes. Mais nos conditions de vie restent très difficiles. Nous espérons être formés pour rejoindre les forces armées centrafricaines. »
Le préfet de la Basse-Kotto, Victor De Pascal Ouiyabona Yakom-Bona, reconnaît le retard, mais appelle ces ex-combattants à faire preuve de patience.
« Une première vague a déjà été traitée et certains ont été incorporés dans l’armée. Mais ceux qui se sont rendus plus récemment, notamment en juin dernier, doivent comprendre que le processus est long. Le service de désarmement a encore beaucoup à faire. Ceux qui souhaitent intégrer l’armée devront remplir les conditions requises », précise l’autorité préfectorale.
Ces revendications interviennent alors que le gouvernement centrafricain poursuit un nouveau cycle de désarmement, en particulier auprès d’anciens membres de l’UPC et de 3R. Cette opération fait suite à la signature d’un accord de paix conclu le 19 avril dernier avec les autorités de Bangui.
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