À Natola, située à 3 km de Boda, plus de 400 déplacés internes vivent dans des conditions précaires sur un site. En cette pleine saison des pluies, ils subissent de graves pénuries de nourriture, de médicaments et d’eau potable. Ils demandent au gouvernement et aux personnes de bonne foi de leur prêter main-forte.
Déplacés par les conflits de 2013, ces déplacés ont été relocalisés il y a quatre ans sur ce site de Natola. Mais pour eux, les conditions deviennent de plus en plus dures. Assis sous un abri de fortune, Ahmadou Lagoun raconte son quotidien avec ses trois frères, après avoir fui leur village de Botoro, situé à une trentaine de kilomètres. « Quand vous voyez un enfant ici, vous avez de la peine. Il n’y a ni nourriture, ni médicaments, ni eau potable. Parfois, on ne mange rien, mais on endure », raconte-t-il.
Un peu plus loin, Djenabou Ahbou, veuve et mère de cinq enfants, s’inquiète pour sa famille. Installée sous une tente en bâche déjà très abîmée, elle redoute chaque averse. « Lorsqu’il pleut, on ne peut pas dormir. On n’a ni marché, ni centre de santé. Depuis notre arrivée, aucune aide ne nous est parvenue. On survit en vendant du bois de chauffe », explique-t-elle, avec une voix lasse.
Les déplacés disent avoir tout perdu : biens matériels, bétail, terres ainsi que moyens de subsistance. Le délégué du site, Ousmane Ahmadou, interpelle les autorités : « Les ONG sont venues nous recenser, mais nous n’avons rien reçu. Nous demandons au président Touadéra de penser à nous ».
Malgré un retour progressif au calme dans la région de Boda, les conditions de vie sur le site de Natola restent extrêmement précaires, mettant en péril la situation sanitaire et sécuritaire de ses occupants, particulièrement vulnérables en cette saison des pluies.
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