Coupe budgétaire américaine : la mission des Nations-Unies en Centrafrique menacée de compression
Un casque bleu de la Minusca à Maloum, dans la Ouaka, en juillet 2025. Photo : Minusca.

Coupe budgétaire américaine : la mission des Nations-Unies en Centrafrique menacée de compression

La Mission des Nations-Unies en Centrafrique (MINUSCA) pourrait perdre jusqu’à un tiers de ses effectifs militaires dans les prochains mois. Une information révélée par le média d’investigation Africa Intelligence, que la mission onusienne à Bangui n’a, pour l’instant pas confirmée.

Selon Africa Intelligence, près de 4 000 casques bleus pourraient être prochainement retirés de la Centrafrique. C’est la conséquence d’une coupe budgétaire au sein des Nations Unies après le retrait budgétaire des États-Unis. À Bangui, la porte-parole de la MINUSCA, Florence Marchal, reste prudente : « Rien ne me permet de confirmer cette information. C’est une situation préoccupante puisque nous faisons face à une crise des liquidités. Mais à ce jour, aucune mesure concrète n’a été annoncée ici », a-t-elle déclaré.

Le média d’investigation avance que le Département des opérations de paix de l’ONU planche actuellement sur les modalités d’un possible retrait, en identifiant les contingents susceptibles d’être rapatriés. En parallèle, l’Organisation internationale de la Francophonie plaiderait pour que les troupes issues des pays francophones africains soient prioritairement maintenues.

Un timing délicat, à trois mois de la présidentielle

Cette hypothétique réduction de troupes survient à l’approche d’un scrutin crucial. La Centrafrique doit en effet organiser un quadruple scrutins en décembre prochain. Il s’agit notamment des élections présidentielle, législatives, municipales et locales. Dans ce contexte, la présence de la MINUSCA est considérée comme essentielle pour garantir la sécurité du processus électoral. La dernière résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, adoptée en novembre 2024 (résolution 2759), prolonge pourtant le mandat de la mission jusqu’en novembre 2025, avec un effectif autorisé de 14 400 militaires et 3 020 policiers.

Mais si la composante militaire est pour l’instant préservée, les effectifs civils pourraient, eux, être significativement réduits. D’après Mondafrique, une diminution de 25 à 30 % du personnel civil serait sur la table, conséquence directe des restrictions budgétaires imposées notamment par les États-Unis, principal contributeur financier de l’ONU.

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