Quelques jours après la rentrée scolaire, l’inquiétude grandit à Besson, une localité située à 70 kilomètres de Bouar dans l’Ouest de la République centrafricaine. Les élèves et leurs parents redoutent une année académique perturbée en raison du manque criant d’enseignants qualifiés et de matériels scolaires.

Dans l’école publique du village, les difficultés s’accumulent, les tables-bancs en nombre insuffisant, la pénurie de manuels et les salles de classe délabrées. Une réalité alarmante que déplore Mesmin Gbalé Bissaholo, directeur de l’établissement. « Nous avons plus de 600 élèves encadrés par seulement deux enseignants, en plus de moi. Certaines classes n’ont même pas de sol cimenté. Les enfants s’assoient à même le sol et parfois, des animaux domestiques pénètrent dans les salles », alerte-t-il.

Face à cette situation, les parents d’élèves haussent le ton. Ils appellent le gouvernement et ses partenaires à intervenir en urgence pour sauver l’année scolaire. Aladji Ousseni, président de l’Association des parents d’élèves de Besson, relaie cet appel : « Aujourd’hui, une seule salle dispose de tables-bancs. Les deux autres sont vides. L’an dernier, nous avions réussi à obtenir quelques tables-bancs, mais cela reste insuffisant. Nous avons besoin d’un soutien concret de l’État et de la MINUSCA. »

Selon plusieurs sources locales, des enseignants contractuels affectés récemment par le ministère de l’Éducation nationale auraient refusé de rejoindre leur poste à Besson, aggravant une situation déjà précaire. Alors que la rentrée scolaire est déjà effective, l’école publique de Besson reste dans l’incertitude. Les familles espèrent toujours une réaction rapide des autorités éducatives de la Nana-Mambéré et du gouvernement afin que l’avenir de leurs enfants ne soit pas hypothéqué.

-Lire aussi : Centrafrique : l’éducation en détresse au village Terfel près de Birao