À Mbaïki, dans la Lobaye, les éleveurs de petits bétails se plaignent du manque de pharmacie vétérinaire dans la ville. L’absence de cette structure spécialisée ne favorise pas le traitement médical des animaux domestiques et augmente les pertes pendant les épidémies.
Erigée en chef-lieu de la préfecture de la Lobaye en 1961, peuplée de plus de 67.000 habitants, la ville de Mbaïki ne dispose d’aucune pharmacie vétérinaire aujourd’hui. Les éleveurs de petits bétails ont du mal à faire vacciner leurs animaux atteints de maladies parfois mortelles. Des difficultés partagées par Roméo Junior Kassot, un éleveur de porcs. « Il n’y a pas de pharmacie vétérinaire ici à Mbaïki. Lorsqu’une épidémie se déclare, presque tous nos animaux meurent. C’est pourquoi nous avons du mal à élever les bêtes. Ainsi pour maintenir cette activité, nous leur donnons des tisanes. Toutefois, ceci n’est jamais efficace », déplore-t-il.
Pour protéger leurs animaux et faire face à d’éventuelles épidémies, beaucoup d’éleveurs ont recours à des méthodes traditionnelles. « Grâce à la sagesse et à l’intelligence que Dieu nous a donné, nous avons obtenu ces produits traditionnels pour soigner nos chèvres. Vous prenez du Kongo-Bololo [plante souvent utilisée dans la préparation des tisanes contre la douleur, Ndlr], vous le mélangez avec du maïs. Ensuite, vous le pilez pour obtenir une poudre. Chaque matin, vous donnez cette poudre à vos chèvres. C’est très efficace », indique Bienvenu Motebo, un éleveur de petits bétails.
Face à cette situation, Anick Zamon, un autre éleveur, exhorte le gouvernement à agir. « J’exhorte les autorités du pays à nous construire une pharmacie vétérinaire ici. De telle sorte que lorsque nos animaux tombent malades, nous pourrons acheter des médicaments pour les soigner. Ainsi, nous pourrions développer l’élevage localement », implore-t-il.
Aujourd’hui, ces éleveurs de petits bétails se tournent vers le gouvernement et ses partenaires œuvrant dans le domaine de la santé animale pour avoir une solution.
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