Centrafrique : climat politique toujours tendu à l’approche des élections
Circulation sur l'avenue de l'Indépendance à Bangui. Photo: RNL

Centrafrique : climat politique toujours tendu à l’approche des élections

Le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC) s’inquiète du non-respect des lois électorales et accuse le président de la République de « duplicité assumée », l’accusant de vouloir précipiter des élections sans base juridique solide, avant la tenue du dialogue politique réclamé. Le gouvernement rejette ces accusations et affirme attendre les propositions thématiques du BRDC.

Dans sa prise de position du 26 septembre, l’opposition réunie au sein du BRDC dénonce un double-jeu du gouvernement, alors même que des discussions politiques sont en cours. Selon Martin Ziguélé, porte-parole du BRDC, la publication unilatérale du chronogramme électoral par l’Autorité nationale des élections (ANE) trahit les engagements pris pour un dialogue politique préalable.

« Le 2 septembre 2025, le BRDC a été convié par le Premier ministre à la cérémonie de lancement officiel du dialogue. Pourtant, à notre grande surprise, le pouvoir a parallèlement lancé un processus électoral que nous jugeons illégal au regard de la Constitution de 2023 et du Code électoral », a-t-il déclaré.

Par ailleurs, le BRDC a exhorté la MINUSCA à ne pas soutenir un processus qu’il qualifie d’« entaché d’irrégularités ».

Le gouvernement appelle à des propositions concrètes

De son côté, le gouvernement rejette ces accusations et assure attendre toujours les propositions thématiques du BRDC pour poursuivre le dialogue. Lors d’un point de presse le 26 septembre, le Premier ministre Félix Moloua a rappelé qu’une première rencontre avait été organisée à l’initiative de l’exécutif le 2 septembre. « Lors de cette séance, aucune thématique n’a été soumise. Le 14 septembre, nous avons reçu un courrier, mais sans propositions concrètes », a-t-il précisé.

Pour le chef du gouvernement, ce dialogue n’impacte pas le calendrier électoral, qui respecte selon lui les exigences constitutionnelles. « Le dialogue est une main tendue du chef de l’État, mais on ne peut pas suspendre le processus électoral sous prétexte d’un dialogue sans contenu », a-t-il martelé.

Le Premier ministre déplore également que l’opposition évoque désormais une médiation internationale, dénonçant une tentative de ralentir le processus politique. « Il ne s’agit pas d’instaurer un dialogue sans fin. Le temps presse, et le gouvernement entend respecter les délais », a-t-il ajouté.

Alors que le pays se prépare à de nouvelles échéances électorales, les tensions entre pouvoir et opposition restent vives. Le BRDC continue de réclamer un cadre politique clair avant tout scrutin, tandis que l’exécutif insiste pour avancer dans le délai.

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