Lambert Akovourou, élu de la circonscription de Djemah (Haut-Mbomou), est incarcéré depuis le 22 mai 2025 dans les locaux de l’Office central de répression du banditisme (OCRB) à Bangui. Il est soupçonné d’être l’instigateur de l’assassinat du sous-préfet de Djemah, Dieudonné Zangbe Nguilelo, le 17 mai dernier.
L’affaire prend une tournure politique et judiciaire délicate. La Ligue centrafricaine des droits de l’homme dénonce une détention jugée arbitraire et illégale, rappelant que le député bénéficie toujours de son immunité parlementaire. « M. Akovourou était à Bangui au moment des faits. On ne peut pas parler de flagrance. L’Assemblée nationale doit se prononcer rapidement : soit elle lève son immunité pour permettre à la justice d’agir, soit elle la maintient si les éléments à charge sont insuffisants », a affirmé Joseph Bindoumi, président de la Ligue.
Selon des sources judiciaires, une demande de levée d’immunité a bien été transmise au Parlement. Mais jusqu’ici, ni le bureau de l’Assemblée nationale, ni les élus du Haut-Mbomou n’ont souhaité commenter le dossier.
Dans un communiqué daté du 30 mai, le premier substitut du procureur de la République affirme que le député serait impliqué « comme auteur intellectuel et commanditaire », de l’assassinat. Une déclaration qui a relancé les débats sur le respect de la procédure. L’article 118 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale stipule en effet qu’un député ne peut être poursuivi ou arrêté sans l’autorisation du Parlement, sauf en cas de flagrant délit.
Un cas qui pourrait embarrasser l’Assemblée
Plusieurs sources parlementaires laissent entendre que l’affaire pourrait être inscrite à l’ordre du jour de cette session ordinaire. La question de la légalité de la détention de Lambert Akovourou devrait donc être débattue dans les prochains jours. En attendant, le flou demeure dans cette affaire. Le député est toujours privé de liberté, alors que son immunité n’est pas officiellement levée.
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