Route dégradée : le difficile parcours entre Sibut, Grimari et Bambari
Un véhicule embourbé dans le sable sur l’axe Sibut–Grimari. Photo : RNL / Edda Lotine Diko

Route dégradée : le difficile parcours entre Sibut, Grimari et Bambari

En République centrafricaine, l’axe routier reliant Sibut à Grimari, dans les préfectures de la Kémo et de la Ouaka, est dans un état de dégradation avancé. Les récentes pluies ont accentué les dégâts, provoquant de multiples accidents et d’embourbements. Les usagers réclament une intervention urgente des autorités de Bangui.

Chaque jour, des camions s’embourbent sur cette route essentielle au transport de marchandises entre les villes de Sibut, Grimari et Bambari. Entre le 2 et le 6 octobre, au niveau du village de Zangouza, situé à 17 kilomètres de Grimari, trois camions sont restés immobilisés dans la boue, bloquant complètement la circulation. « C’est un camion venant de Bambari qui s’est renversé. Les Russes sont venus pour le retirer, mais leur propre engin s’est enlisé. Il a fallu que les villageois viennent couper du bois pour tenter de le dégager », témoigne Ramat Aboubacar, chauffeur de semi-remorque en provenance de Bakala. Exaspéré, il pointe le manque d’infrastructures malgré les taxes et péages : « On paie les papiers du véhicule, l’assurance, les frais de péage, mais il n’y a pas de bonne route. Pourtant, c’est l’économie du pays qui passe par là », dénonce-t-il. Selon lui, les 120 kilomètres qui séparent Sibut de Bambari sont facilement réhabilitables, si des moyens sont mobilisés.

Parmi les usagers coincés, Rodelvia Nganesso qui voyage avec ses quatre enfants. Elle craint que ces derniers ne contractent le paludisme en raison des moustiques et des conditions précaires. « Nous sommes là depuis cinq jours. Les soldats russes essaient de réparer, mais ça ne tient pas. On n’a rien à manger, les enfants pleurent, on dort dehors. On boit l’eau du marigot, on tombe malade », tempête-t-elle.

Une aide militaire moins efficace

Des militaires russes, présents dans la localité, sont intervenus à plusieurs reprises pour dégager les camions. Mais leur action ne tient pas. D’après plusieurs témoignages recueillis sur place, ces soldats ne disposent pas des compétences nécessaires en matière de travaux publics. Face à cette situation, les appels se multiplient en direction du gouvernement centrafricain et de ses partenaires internationaux pour une réhabilitation urgente de l’axe Sibut–Grimari–Bambari, vital pour l’économie dans le pays.

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