Centrafrique : Anicet Georges Dologuélé privé de nationalité, la présidence rejette toute manœuvre politique
Anicet Georges Dologuélé, ancien Premier ministre et candidat à la présidentielle de décembre prochain sous la bannière de l’URCA. Image d’archives

Centrafrique : Anicet Georges Dologuélé privé de nationalité, la présidence rejette toute manœuvre politique

Le tribunal de grande instance de Bangui a déclaré, le 16 octobre 2025, « nul et de nul effet » le certificat de nationalité centrafricaine d’Anicet Georges Dologuélé, ancien Premier ministre et candidat à la présidentielle de décembre prochain. Cette décision place de fait le président de l’Union pour le renouveau centrafricain (URCA) dans une situation d’apatridie.

Cette décision intervient dans un contexte déjà marqué par une vive polémique autour de la participation de l’opposant à la future élection. Selon ses proches, l’annulation de son certificat de nationalité confirmerait une stratégie d’exclusion orchestrée par le pouvoir en place. M. Dologuélé affirme en effet avoir renoncé à sa nationalité française en septembre, conformément à la nouvelle Constitution qui interdit la double nationalité aux candidats à la magistrature suprême.

Face à ces accusations, la Présidence de la République a rapidement réagi. Dans une correspondance rendue publique le 16 octobre, elle s’est dite « surprise » par le ton et le contenu de la lettre adressée par l’opposant au chef de l’État, le professeur Faustin-Archange Touadéra. Elle dénonce un courrier au « caractère polémique », contenant selon elle des « attaques personnelles » et des « accusations graves » visant le président et plusieurs de ses collaborateurs.

La Présidence assure par ailleurs que le chef de l’État, lui-même candidat à sa propre succession, n’a aucun pouvoir constitutionnel pour décider de l’éligibilité d’un autre prétendant. Elle affirme se réserver le droit d’engager des actions légales afin de « rétablir la vérité » et en appelle à la sérénité ainsi qu’au respect des institutions républicaines dans le débat politique.

Pour sa part, Anicet Georges Dologuélé se dit déterminé à poursuivre sa démarche et à laisser la décision finale au Conseil constitutionnel, seule autorité compétente pour statuer sur la validité des candidatures. Mais cette nouvelle étape judiciaire, aux implications politiques majeures, risque de raviver les tensions à l’approche d’un scrutin déjà boycotté par une partie de l’opposition démocratique.

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