La CPJP menace de reprendre les armes

La Convention  des patriotes pour la justice et la paix (CPJP) entend  renouer avec les armes si le gouvernement ne s’acquitte pas de son vœu relatif à la garantie de la paix en République Centrafricaine.

« Nous sommes mécontents de l’attitude du gouvernement… ». C’est en termes que M. Abdoulaye Hisseine, chef rebelle de la Convention des Patriotes pour la Justice et la Paix, exprime leurs ras-le-bol et la lenteur constatée dans la signature de l’accord global de paix avec le gouvernement centrafricain.

Elle lance un vibrant ultimatum au Gouvernement ce 13 juin pour n’avoir pas pu respecter les clauses de l’accord du 12 juin 2011 à Libreville. Ledit accord visait aussi à établir un cessez-le-feu entre la CPJP et le gouvernement pour une stabilisation nationale de la paix. L’une des clauses consistait à prendre systématiquement en charge plus de 8.000 ex-combattants dont 6.000 dans le Nord-ouest centrafricain par le comité de pilotage du processus de Désarmement Démobilisation et Réinsertion DDR établie suite à la médiation de Libreville. Malheureusement, seule la phase de vérification ou d’identification a pu être réalisée jusqu’ici.

La sommation verbale de la CPJP, largement commentée par les journaux locaux, laisse dire que la  hache de guerre est loin d’être enterrée en République Centrafricaine avec l’usage des armes à la place de l’épée de Damoclès. Elle indique que le gouvernement n’a rien à gagner en gardant le silence sur cette situation qui risque, selon Abdoulaye Hisseine, de plonger le peuple centrafricain dans les douloureux moments de son histoire.

Le processus du DDR trainant pourrait-il être  à l’origine de la péripétie de la CPJP vers les armes ? Est-ce une simple intimidation de la part de la CPJP ou  une banale injonction ? Pourtant, notre confrère Le Confident dans sa parution du 14 juin 2012, a indiqué que « la CPJP avait la volonté d’aller résolument vers la paix afin de réintégrer l’Accord de paix de Libreville du 21 juin 2008 conduisant au Désarmement Démobilisation et Réinsertion ». Que serait-il exactement passé pour que le Gouvernement, si zélé pour un cessez-le feu avec les mouvements rebelles, se rétracte après l’accord de Libreville ?

Le Confident dans ses hypothèses mentionne  dans l’une de ses colonnes  que  « la psychose de l’affaire Charles Massi hante encore les autorités locales ». Il ajoute aussi que, «  les agissements de Bevarah Lala, Joachim Kokaté et autres ne seraient pas de nature à donner le sommeil au gouvernement. ». Est-il vrai que des inférences peuvent être à la base de ce refroidissement voir le manque de volonté politique à réactiver le DDR pour le bien de la nation ?

Non loin des raisons évoquées par Le Confident, l’on peut aussi se souvenir d’un éventuel détournement de fond du DDR l’an dernier, qui  faisait l’objet d’un ping-pong entre le gouvernement et les responsables dudit processus de désarmement qui s’accusaient à tour de rôle. De toutes les façons, le pire serait devant la porte nationale si la CPJP ou le Gouvernement ne songent pas à la prééminence du peuple centrafricain qui n’attend que la Paix.