Des cadres centrafricains de la diaspora entrent en politique pour une « alternance de rupture »

Des cadres centrafricains de la diaspora entrent en politique pour une « alternance de rupture »

On en parlera sans doute comme de l’appel du 17 juin. Le Conseil National de la Renaissance Centrafricaine (CNRC) se définit comme un mouvement politique. Il a été lancé le week-end dernier. Son objectif est clair : porter les ambitions du Pr Gaston Mandata Nguerekata pour la RCA. Radio Ndeke Luka a reçu la déclaration de lancement datée du 17 juin 2012.

L’ancien ministre et recteur de l’Université de Bangui, aujourd’hui professeur des Universités aux Etats-Unis entre ainsi officiellement en politique avec la création du CNRC. Plusieurs autres membres fondateurs du Mouvement signent l’appel à ses côtés. Parmi eux, Henri Assangou, ancien directeur de cabinet et ancien vice-président du Conseil Economique et Régional. Il vit actuellement en France. Les autres signataires sont des ressortissants centrafricains installés en Guyane française (Jean-Pierre Redjékra), aux USA (Jonathan Bako De Gournath et Kamoun Mahamat). Seul un signataire présenté comme un étudiant (Arnaud Yaliki) vit à Bangui.

L’appel invite les centrafricains à « entrer en résistance pour préparer la Renaissance Centrafricaine par des moyens démocratiques multiformes et non violents ». Pour le CNRC, « il faut barrer la route à  tout projet de modification constitutionnelle qui viserait  à prolonger le mandat présidentiel ».

Le CNRC vise un vrai changement et invite à une seconde renaissance après celle lancée par le fondateur de la république Barthélémy Boganda. Il se réfère encore à ce dernier en s’inscrivant dans la continuité de son action : « définir un programme de transition démocratique, d’innovation de l’entreprise et de la culture. Ce programme sera axé autour des fondamentaux suivants : instruire, soigner, nourrir, produire, loger, cliquer et parler librement »

Pour justifier son action, le CNRC dresse le constat d’une « situation nationale marquée par l’insécurité, l’injustice, l’impunité, la pauvreté, le délitement du sentiment d’appartenance à la nation, la perte du rang dû autrefois à notre pays dans le concert des nations, la mise en péril de la démocratie et des libertés, l’impasse politique et l’inefficacité institutionnelle »

Ses initiateurs se disent «révoltés par les conditions de vie du peuple qui se sont considérablement dégradées en ville et dans les villages de la Centrafrique profonde ». L’appel évoque la dégradation « sans précédent » des secteurs de l’éducation, de la santé, de l’approvisionnement en eau et en électricité en République centrafricaine.

Conclusion de l’appel : il faut « construire sans délai une alternance en rupture avec la mal gouvernance du passé et du  présent ».