Les forces de l’ordre s’en prennent aux marchandises des bouchers de PK13

Les hommes en tenue ont pris de force les viandes de bœuf vendues sur table appartenant aux bouchers à l’ancien marché à bétail du PK13 ce 22 juin. Ils reprochent à ces vendeurs de la viande de bœuf, le non respect de la nouvelle réglementation d’achat et d’abattage de bétail, rapporte une vendeuse à Radio Ndeke Luka.

Selon cette vendeuse qui a requis l’anonymat, « depuis un bout de temps, les bouchers préfèrent acheter leurs viandes au niveau du marché Ndokpa au PK26 sur la route de Damara au lieu du marché à bétail de Boubouï situé à 45 kilomètres de Bangui».
Cette version est confirmée par le secrétaire général adjoint de l’Association des Bouchers du marché PK13, Souleymane, qui justifie cet achat irrégulier par la situation économique actuelle du pays et de manière très emphatique, « ils ont déplacé le marché à 45 kilomètres, la bas, le prix d’achat d’un bœuf est plus élevé que le prix d’un bœuf qu’on nous vend à 26 kilomètres au marché Ndokpa. Un bœuf qui coute  400 000 francs CFA au PK45, est vendu à 250 000 au marché Ndokpa. A notre place et avec toutes les difficultés financières que notre pays traverse, allez-vous acheter le bœuf qui coute cher ou le moins » ?

Un boucher n’a pas du tout apprécié la descente agressive des forces de l’ordre au PK13, et  laisse entendre qu’il y’a erreur,  manque d’objectivité et corruption de la part des autorités, « avec des fouets, les hommes en tenue ont saisi de force toutes nos viandes comme si nous sommes des commerçants de bétails. Ils prennent ces viandes pour des destinations inconnues. C’est injuste, c’est irresponsable et provocateur de la part des autorités d’agir de la sorte. Ils doivent plutôt saisir les bétails de ceux qui nous vendent clandestinement ces bœufs et non de prendre le raccourci sur nous les bouchers. Nous ne sommes que de simples acheteurs à la recherche de coûts abordables ».

Ces vendeurs mettent en garde les autorités : « les autorités doivent arrêter de traquer nos viandes, car cela risque de prendre de fâcheuses tournures surtout quand nous ne savons pas ce que deviennent les viandes saisies de force ».
Par ailleurs, ils lancent un appel à la Haute hiérarchie de la République de prêter attention à ce qui se passe sur les marchandises des bouchers au niveau de l’ancien marché à bétail. Ils proposent aussi au Gouvernement d’organiser une rencontre avec les acteurs concernés en vue d’un compromis allant dans le sens de fusionner les marchés de PK 45 et de PK26.

Le secrétaire général adjoint a expliqué à Radio Ndeke Luka que l’objectif des bouchers centrafricains  c’est de ravitailler la population en viande. Mais, pour des raisons politiques et autres, les autorités brandissent des motifs d’hygiène et de qualité des bêtes tuées à l’air libre au PK26. Pour appuyer son assertion, il évoque également et désapprouve l’insalubrité de la Société d’Etat des Gestions des Abattoirs (SEGA) qui selon lui, représente un danger sanitaire pour les centrafricains. « Une rencontre avec les autorités centrafricaines est indispensable pour que les 2 parties puissent faire le tour de la question afin d’éviter toute incompréhension pouvant générer une crise quelconque à long terme », conclue un autre boucher.

Il est à signaler qu’actuellement le transport des viandes depuis le PK45 jusqu’à Bangui se fait avec 2 véhicules au lieu de 4 au départ.