Le Recteur lève les franchises universitaires à Bangui

Le Recteur lève les franchises universitaires à Bangui

Le Recteur de l’Université de Bangui (UB), Georgette Florence Koyt-Debale, a levé jusqu’à nouvel ordre les franchises universitaires dans un communiqué officiel diffusé sur les ondes de la radio nationale ce 12 juillet 2012. Le même communiqué a été diffusé  sur Radio Ndeke Luka ce 13 juillet matin. Ceci, « pour préserver la paix à l’Université conformément au règlement intérieur de cette institution », précise le communiqué.

Par un consensus établi entre le comité d’organisation des élections des membres du bureau de l’Association Nationale des Etudiants Centrafricains (ANECA) et les différentes coalitions estudiantines de l’UB, les étudiants doivent élire leur nouveau président ainsi que les autres membres du bureau ce 13 juillet 2012. Ces élections ses sont soldées par des violences sur le campus universitaire.

« Jets de pierre et bagarres, la chambre d’un membre de l’ancien bureau a été saccagée par les membres d’une coalition adverse. La coalition I et II sont en déphasage », rapporte Radio Ndeke Luka ce début d’après midi.

Pourquoi la paix a-t-elle quittée le socle de l’intelligentsia centrafricaine de façon subite ?

Interrogé par RNL, le Recteur laisse entendre que, « j’ai été surprise de voir que, pour une histoire du renouvellement des membres du bureau de l’Association Nationale des Etudiants Centrafricains,  les armes blanches ont fait leur intrusion sur le campus ce jeudi suivi des actes de violences. Une entité candidate spécule que j’ai publié un communiqué pour que les étudiants votent en faveur d’un candidat c’est faux. Je n’ai pas interdit les élections sur le campus, cela ne ressort pas de mes attributions de Recteur de l’Université de Bangui ».

Pour quelles raisons les étudiants candidats agiraient-ils de la sorte dans l’enceinte de l’Université dont les textes réglementaires interdisent les outils  cités par le Recteur? Que s’est-il passé pour qu’une coalition se rebelle ?

Fiacre Kombo, étudiant en année de licence 2 et candidat au poste de secrétariat général, explique que «  c’est par ce que la coalition numéro 1 s’est retirée de la liste des candidats et elle ne veut pas que le processus électoral se poursuive. Je ne suis pas d’accord pour ce sabotage. Les étudiants ont droit d’avoir des représentants selon l’application du consensus ».

Selon un groupe d’étudiants rencontré devant la Faculté des sciences de l’Université de Bangui, qui a requis l’anonymat, « la coalition numéro I s’est retirée par ce qu’elle estime que le Rectorat et le Décanat de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines (FLSH) appuient,  d’une manière ou d’une autre, l’une des 4 coalitions pour des intérêts politiques ».

Cette hypothèse serait sans doute le motif de l’agression du Doyen de la FLSH, Anicet Clément Guiyama dans la nuit du 11 juillet. « C’est lorsque le Doyen était dans  son bureau avec un candidat à la présidence de l’ANECA nommé Pacôme Pabandji,  que les membres de la coalition I se sont pris à eux », relate un autre étudiant.

Sur le duo du Doyen et de l’étudiant candidat, le Secrétaire Général de l’Université de Bangui se prononce en évoquant une erreur de jugement de la part des étudiants.

« Le Doyen, Anicet Guiyama, qui est aussi président de l’attribution des bourses, devrait statuer avec l’étudiant Pabandji sur l’arrêté des bourses. Le Doyen était à quelques heures de vol sur Londres pour accompagner les sportifs centrafricains aux Jeux Olympiques. Les étudiants ont cru qu’ils complotaient pour les élections et ils ont commis leurs forfaits. C’est condamnable, les étudiants sont ici pour bénéficier d’une formation et non pour des futilités », énonce le secrétaire générale.

Depuis lors, l’Université de Bangui est instable. Le vote prévu ce 13 juillet est reporté pour une date ultérieure vu que le poste de président de l’ANECA est devenu un sujet de conflit inter estudiantin.  Si la fumée ne s’aperçoit qu’après l’existence d’un feu, c’est que derrière cette crise se cachent des intentions égoïstes. Ce qui se passe actuellement sur le campus ne constitue –t-il pas un mauvais exemple pour les nombreux lycéens et écoliers centrafricains qui sont entrain de monter ?