«Pendant que l’attention du monde est tournée vers le Moyen-Orient, l’Afrique du nord et de l’ouest, une crise oubliée continue de faire des ravages en République Centrafricaine ». Déclaration faite le jeudi 5 avril 2012 par le Secrétaire Général des Nations Unies Ban Ki-moon, à l’occasion d’une réunion du groupe des « amis de la République Centrafricaine ».
La réunion s’est tenue en présence du Premier ministre de ce pays, Faustin Archange Touadéra à New-York, accompagné de l’équipe du Bureau Intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République Centrafricaine (BINUCA).
La rencontre de New York à pour vocation essentielle de présenter aux partenaires de la RCA, un document global de la poursuite des opérations du Désarmement Démobilisation et Réinsertion (DDR) des ex-combattants, ainsi que des Réformes du Secteur de Sécurité (RSS). Des opérations mises en veilleuse faute de financement.
Selon une presse internationale en ligne, c’est dans un message lu lors de cette réunion par le secrétaire général adjoint aux affaires politiques, Lynn Pascoe, que le patron de l’ONU a déclaré qu’ils « doivent faire tout leur possible pour aider le gouvernement centrafricain à consolider la paix, à reconstruire, à réformer le secteur de la sécurité, à mettre en place des accords de paix et à désarmer, démobiliser et réintégrer les anciens combattants ».
Ban Ki-moon a rappelé aussi que « beaucoup a déjà été fait depuis la création du Bureau Intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine il y a deux ans, mais que de nombreux défis restaient à relever dont la pauvreté extrême, des institutions nationales faibles, la corruption, les violations des droits de l’homme et l’impunité ».
« Le dialogue soutenu par l’ONU est conçu pour créer un espace de recherche de consensus et de dialogue politique inclusif. Le soutien de l’ONU est nécessaire puisque le gouvernement se trouve devant une situation complexe et difficile. Des groupes rebelles et criminels contrôlent une grande partie du territoire, ce qui déstabilise le pays et les pays voisins », a-t-il poursuivit.
« Nous sommes conscients qu’il existe des frustrations concernant la lenteur des progrès. De nouveaux retards vont uniquement exacerber les tensions et saper un processus déjà fragile, avec des conséquences potentiellement désastreuses. Avec l’arrivée de la saison pluvieuse dans le nord-est, il sera difficile de mener des opérations de Désarmement Démobilisation et Réinsertion (DDR) », a mis en garde Ban Ki-moon.
Le secrétaire général a lancé un appel aux « amis de la République centrafricaine » pour un soutien qui corresponde aux besoins sur le terrain, pour ne pas délaisser le processus de DDR. Les conséquences d’un retour au conflit seront lourdes, non seulement pour la République centrafricaine, mais pour toute la sous-région. « Vous avez un rôle fondamental à jouer pour éviter cela », a conclut Ban Ki-moon.
Seulement au moment où la délégation centrafricaine s’envolait pour New York afin de participer à cette réunion dite d’espoir, certains compatriotes interrogés par Radio Ndeke Luka y voient déjà un échec. Principale interrogation évoquée : comment discuter avec les partenaires sur le DDR, alors que Jean-Jacques Demafouth vice-président de ce processus se trouve encore en prison ?
D’autres avaient plutôt « émis le vœu de voir cette rencontre produire un résultat positif en faveur du pays. Une des voies essentielles pour un retour définitif de la paix dans les zones affectées par les crises militaro-politiques ».
En décembre 2011, lors d’une conférence de presse tenue au Palais de la Renaissance à Bangui, le président centrafricain François Bozizé avait déclaré que « les caisses du DDR étaient vides. Une situation qui nécessite de nouvelles négociations avec les partenaires financiers de la République Centrafricaine, pour renflouer la caisse ».