À Bria, dans la préfecture de la Haute-Kotto, la farine de blé devient de plus en plus rare sur les marchés. La pénurie de ce produit est ressentie depuis près de deux semaines. En conséquence, les prix ont fortement augmenté, suscitant les plaintes des vendeurs comme des consommateurs.
Le sac de 50 kilos de farine, qui se vendait entre 36 000 et 38 000 francs CFA, a atteint depuis une semaine 60 000 francs. Une hausse brutale que déplorent vendeurs de beignets et boulangers, à l’image de Bernadette Yasséloko, commerçante au marché de Bornou. « Depuis une semaine, il est difficile de trouver de la farine. Les gens se sont rués sur les quelques sacs arrivés ce matin. Un sac coûte maintenant 60 000 francs CFA, et un kilo se vend à 1 500 francs. On ne fait plus aucun bénéfice », témoigne-t-elle.
Pour les familles aussi, la situation devient préoccupante. Gabriel Kossiandjé, père de famille, constate les effets directs de cette pénurie sur le quotidien de ses enfants. « Avant, les beignets ou le pain étaient bien gros. Aujourd’hui, ils sont tout petits, et le prix n’a pourtant pas baissé. Les enfants ne mangent plus correctement le matin », regrette-t-il.
Selon les commerçants, la cause principale de cette crise serait à l’état de délabrement avancé de la route reliant Bambari à Bria. Ouseïni Djaoudou, représentant des commerçants, l’affirme sans détour : « La route entre Bambari et Bria est en très mauvais état. Les véhicules ont du mal à passer, certains se renversent. Très peu de sacs de farine arrivent ici, une cinquantaine tout au plus. Et le sac se vend désormais à 55 000 ou 60 000 francs », précise-t-il.
Le Directeur régional du commerce, Jean Abderassoul Côm, dénonce quant à lui les pratiques spéculatives de certains commerçants et alerte sur la circulation de farine avariée.
« Nous avons lancé une opération de retrait des sacs de farine périmée, notamment ceux de marque Tigre. Avec le concours de la police, ces produits ont été saisis et transférés à la direction du commerce pour destruction », explique-t-il.
Face à cette crise, les opérateurs économiques de Bria appellent le gouvernement à réhabiliter les infrastructures routières pour faciliter l’acheminement des marchandises et atténuer la flambée des prix.
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