Faux : le Baccalauréat centrafricain ne perd pas sa portée internationale
Des élèves en pleine composition d'examen à Bangui. Photo : RNL

faux : le Baccalauréat centrafricain ne perd pas sa portée internationale

Depuis 2013, et presque chaque année, des rumeurs circulent autour du Baccalauréat en Centrafrique, laissant penser que ce diplôme n’aurait pas une reconnaissance à l’échelle mondiale. Pourtant, cette information est infondée. La cellule #StopATènè de Radio Ndeke Luka a mené l’enquête pour faire la lumière sur cette fausse rumeur.

Une rumeur récurrente qui inquiète

Comme d’habitude, la nouvelle est réapparue à l’approche des épreuves du Bac. La rumeur prétend que le diplôme Baccalauréat centrafricain ne serait pas reconnu internationalement cette année. Certaines personnes qui vulgarisent cette rumeur avance même que les copies seraient corrigées dans d’autres pays de la sous-région avant d’être renvoyées en Centrafrique. Une information qui a inquiété et créé de la frustration chez de nombreux candidats, surtout ceux qui envisagent de poursuivre leurs études à l’étranger.

Amos Jean-Baptiste, élève au lycée des Martyrs, témoigne : « J’ai entendu cette rumeur, ça m’a vraiment affecté. Je compte poursuivre mes études à l’étranger après mon Bac. Si mon diplôme n’est pas reconnu, comment vais-je faire ? » David, candidat au lycée de Fatima a entendu cette rumeur. Même s’il n’y a pas cru, cela lui revient parfois à l’esprit : « parfois je me dis : Et si c’était vrai ? quand ça revient, je le chasse dans ma pensée. Je me dis intérieurement que ce n’est pas vrai. Mais je n’ai pas encore eu le courage de vérifier auprès des autorités », confie-t-il.

Plusieurs autres élèves comme David ont écouté cette rumeur mais n’ont pas pris l’initiative de vérifier auprès des sources officielles. Océane elle, a été sceptique : « Je pense que c’est une fausse information. Le Bac centrafricain est reconnu à l’international, sinon beaucoup d’étudiants ne pourraient pas poursuivre leurs études ailleurs ». Quant à Sandrine, candidate au lycée de Fatima, elle se base sur son expérience : « C’est la troisième fois que je compose le Bac. Et cette rumeur revient chaque année. Quand j’avais raté pour la première fois, c’est cette rumeur qui m’avait un peu consolée. Je me disais d’ailleurs, ce n’est même pas un diplôme international. Mais après certains collègues qui étaient admis ont voyagé avec ce diplôme. J’avais compris que c’était faux. L’année dernière cette rumeur était revenue. Et cette année encore. Je ne sais d’où les gens tirent cette histoire », s’étonne-t-elle.

Cette rumeur récurrente, intervient souvent en fin d’année scolaire. Elle trouverait son fondement dans la baisse de niveau évoquée par certains analystes du système éducatif, brandissant l’inachèvement des programmes scolaires, le manque d’enseignants et l’insuffisance des infrastructures éducatives dans le pays.

Les vérifications officielles

Pour démêler le vrai du faux, #StopATènè a contacté plusieurs sources officielles : le ministère de l’Éducation nationale, la Direction des examens et concours et la Fédération nationale des associations des parents d’élèves. Toutes les sources officielles ont réfuté cette rumeur.

« C’est une fausse rumeur, il ne faut pas que la population se fie à ce genre d’information trompeuse. La fédération nationale des associations des parents d’élèves est partenaire du ministère de l’éducation nationale et si réellement il y avait une telle information, nous devrions être informés. Le Baccalauréat centrafricain a toujours une portée internationale », a infirmé Africain Kazangba, président de Fédération nationale des associations des parents d’élèves.

Le chef de service des examens à la Direction des examens et concours, Simplice Zanguéndji, a démenti cette rumeur : « La RCA n’a jamais organisé un Bac régional ou international. Notre diplôme est reconnu à l’échelle mondiale. Un bachelier centrafricain peut s’inscrire dans toutes les universités au monde », assure-t-il, appelant les auteurs à arrêter de faire circuler ces fausses informations.

Le ministère de l’Education nationale à travers son service de communication a aussi démenti cette rumeur. « C’est une fausse information. À l’échelle mondiale, le Baccalauréat centrafricain a toujours eu une reconnaissance. Cette année, le programme scolaire s’est terminé et les dates des examens ont été scrupuleusement respectées »

Le verdict

Après plusieurs vérifications, il apparaît clairement que cette rumeur est infondée. Le Baccalauréat centrafricain reste un diplôme reconnu à l’échelle mondiale, permettant à ses titulaires d’accéder à l’enseignement supérieur dans toutes les universités du monde.

#StopATènè, la cellule numérique de Radio Ndeke Luka qui lutte contre la désinformation, les rumeurs et les messages de haine.

Sources :

Service de communication du Ministère de l’Éducation nationale

Direction des examens et concours

Fédération nationale des associations de parents d’élèves