Des mécontentements se font entendre autour du processus de recrutement de soldats au sein des Forces armées centrafricaines, lancé récemment par le ministère de la Défense nationale. Cette opération visant à former 1.800 jeunes en Ouganda, alimente ces derniers jours des rumeurs mettant en doute sa crédibilité même si l’Etat-major dément catégoriquement.
Ce recrutement, censé offrir une chance équitable à tous les jeunes du pays, serait entaché par des pratiques douteuses. Selon plusieurs sources, des fiches d’inscription auraient été vendues par de hauts gradés de l’armée nationale. Plusieurs centaines de jeunes affirment avoir été victimes d’arnaque.
« Ils ont été simplement écartés »
« J’ai été contacté par un frère, je n’avais pas de fiche. On nous a fait savoir que si on donne un peu d’argent, on va l’avoir car c’est une formation de sous-officiers. Chose que j’ai faite. Certains amis ont aussi donné une forte somme. Mais après, on leur a fait savoir qu’ils ne sont pas en bonne santé. Ils ont été simplement écartés », déplore un jeune de Bangui.
L’Etat-major, lui, balaie d’un revers de la main ces accusations. Dans un communiqué, il dément toutes ces allégations en affirmant qu’aucun candidat n’a été écarté sans raison valable. « Dans le cadre du processus de recrutement de 1.800 jeunes en vue de leur formation militaire en République d’Ouganda, des allégations circulent affirmant que les déclarations d’inaptitude des candidats présentent des irrégularités ; que certains candidats auraient été écartés sans justification, et des remplacements injustifiés auraient été effectués. L’Etat-major des Forces armées centrafricaines tient à opposer un démenti catégorique à ces accusations infondées. « , indique le communiqué.
Le haut commandement militaire a indiqué par ailleurs que ces candidats ont été écartés à l’issue des épreuves physiques et examens médicaux : » Plus de 200 candidats ont été diagnostiqués porteurs de l’hépatite virale B ou C. Les autres cas d’inaptitude concernent l’hypertension artérielle, le Vih, des antécédents chirurgicaux, des pathologies respiratoires, des hernies, des troubles de la vision, incompatibles avec les exigences physiques et sanitaire d’une formation militaire rigoureuse, ainsi que l’âge avancé », lit-on dans le communiqué de l’état-major.
Ce processus de recrutement au sein des Forces armées centrafricaines s’inscrit dans le cadre d’un accord de coopération militaire, signé en octobre 2024 à Kampala entre les présidents Faustin-Archange Touadéra et Yoweri Museveni. Il vise notamment à former des éléments des Forces armées centrafricaines en Ouganda en techniques militaires de base, au commandement et à l’administration militaire.
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