Les affaires foncières continuent de mécontenter à la périphérie de Bangui
Aménagement d’un terrain en périphérie de Bangui, une illustration des dynamiques foncières dans la capitale. Image d'archives

Les affaires foncières continuent de mécontenter à la périphérie de Bangui

Les habitants du village Ngou Ingo à 17 Km de Bangui sur la route de Boali, s’insurgent contre la récupération de leurs terres par le service du cadastre. Une situation qui provoque, non seulement l’inquiétude au sein de la population de cette localité, mais le mécontentement.

La tension a été vive la semaine dernière entre les habitants du village Ngou Ingo et l’équipe des cadastres. Réunis au domicile du chef du quartier, plusieurs habitants indiquent que leurs parcelles ont été réquisitionnées par le service du cadastre de Bimbo. Une décision qui les plonge dans l’incertitude. Ludovic Sola, un occupant traditionnel déplore la destruction de son terrain. « Je possède quatre lots comprenant un bâtiment et un puits. Cependant lors des travaux, les services de l’urbanisme ont réquisitionné un des lots. Au lieu d’attribuer ce terrain à un occupant traditionnel, ils le vendent à 2 voire 3 personnes. Maintenant, ils me demandent de payer la somme de 1.019.000 francs. Où vais-je trouver cette somme ? ».

Comme plusieurs habitants, Léonce Kiringuiza dénonce ce qu’elle qualifie d’injustice face à la spoliation de son champ. « J’ai cultivé sur ce terrain. Mais lorsqu’ils ont lancé les travaux d’urbanisation, ils ne nous ont même pas prévenus.  Ils ont seulement recensé les arbres plantés dans le champ en vue d’un éventuel dédommagement. Cela fait une année, on a rien reçu », déplore-t-elle.

Malgré les multiples tentatives de médiation menées par les autorités locales, aucune solution concrète n’est trouvée.

« Ils refusent de nous écouter »

« En tant qu’autorités locales, nous dénonçons ce qui ne fonctionnent pas. Toutefois, ils refusent de nous écouter et corriger les failles. Nous avons fait état de tous ces problèmes au service de l’urbanisme. Mais, ils ne cherchent pas à y remédier. C’est pour cette raison que la population s’est soulevée », a indiqué Paki Polinga, chef du quartier Ngou Ingo.

Contacté, les responsables du ministère de l’Urbanisme indiquent qu’il s’agit d’une opération légale d’aménagement du territoire.

« Je tiens à rappeler à la population de ce village de se rapprocher de l’équipe qui est sur le terrain. S’ils ont des doléances, qu’ils prennent contact avec la direction de cabinet, et qu’ils laissent le ministère l’Urbanisme faire son travail de manière pratique et technique convenablement aux dispositions réglementaires », martèle Pamphile Maleyombo, directeur de cabinet au ministère de l’Urbanisme.

En attendant, les habitants du village Ngou Ingo disent vivre dans la crainte de perdre définitivement leurs terres. Ce qu’ils considèrent comme leur seul et unique bien.

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