Le Fonds monétaire international (FMI) attire une nouvelle fois l’attention sur la gestion du secteur minier en République centrafricaine. Dans un rapport publié en juin dernier, l’institution de Bretton Woods estime que les mines constituent un pilier essentiel de l’économie nationale, mais que leur gouvernance reste perfectible.
Selon le FMI, les recettes minières représentent une source importante de revenus pour l’État centrafricain, même si le document ne donne aucun chiffre précis sur leur part dans le budget national. L’organisation prévoit une croissance économique de 3 % en 2025, portée en grande partie par l’exploitation minière, notamment l’or et le diamant, considérés comme des leviers de la relance du pays.
D’après les données recueillies, la production aurifère a fortement augmenté entre 2021 et septembre 2025, passant de 857 kilos à plus de 5 tonnes. L’exploitation aurifère en cette période a généré plus de 150 milliards de francs CFA et a rapporté près de 4 milliards de francs CFA de taxes au Trésor public. Mais l’institution de Bretton Woods relève des failles dans la collecte et le contrôle de ces fonds. L’argent issu des taxes minières serait souvent mal déclaré ou partiellement reversé au Trésor public, en raison d’un système de suivi jugé inefficace.
Pour y remédier, le gouvernement a engagé une réforme du code minier, afin d’assurer une meilleure traçabilité des revenus issus de l’exploitation de l’or, des diamants et d’autres minerais. Le FMI encourage les autorités à renforcer les institutions de contrôle et à rendre la gestion du secteur plus transparente, condition essentielle selon lui pour que les recettes minières contribuent réellement au développement du pays.
Le rapport insiste aussi sur la nécessité de signer des accords clairs avec les compagnies minières étrangères, afin de garantir le paiement effectif des taxes et redevances dues à l’État.
Depuis la publication du rapport, aucune réaction officielle n’a été enregistrée du côté du ministère des Mines. Ni le ministre ni les cadres du département n’ont commenté les observations du FMI, alors même que l’institution considère le secteur minier comme l’un des principaux moteurs de croissance économique de la République centrafricaine.
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