L’insécurité gagne du terrain dans le quartier Boeing, situé dans la commune de Bimbo à Bangui. Depuis trois mois, les braquages se multiplient, plongeant les habitants dans un climat de peur et perturbant la libre circulation des personnes et des biens.
Dans le secteur Boeing-Dameca, les journées sont paisibles, mais dès la tombée de la nuit, le calme devient angoissant. À partir de 18 heures, plus personne ne s’aventure dehors. Les habitants redoutent les braqueurs armés, souvent habillés en tenue militaire, qui opèrent impunément dans la zone.
« Nous n’avons pas la paix ici. On ne dort pas la nuit car tout le monde a peur. On entend des coups de feu partout. À 18 heures, chacun reste enfermé chez soi. Même les jeunes vendeurs ambulants ne peuvent plus travailler », témoigne Léonie, une habitante du quartier, la voix tremblante.
Même constat pour Gauthier, un jeune menuisier, contraint de passer ses nuits ailleurs pour échapper aux attaques. « On vit avec la peur au ventre. À 18 heures, le quartier est vide. Plusieurs d’entre nous ont déménagé. Moi-même, je ne reviens ici que le matin », confie-t-il.
Un appel pressant à l’intervention des autorités
Les habitants dénoncent également l’absence de patrouilles des forces de sécurité dans le secteur. Malgré les alertes répétées du chef de quartier, la situation ne s’améliore pas. Marcel Béorofeï, chef du quartier Boeing-Dameca, plaide pour des mesures urgentes : « J’ai demandé à chaque administré d’avoir un sifflet pour alerter en cas de danger, mais cela ne suffit plus. Nous réclamons le déploiement de militaires et l’installation d’un check-point au croisement menant à Cattin, ainsi que des lampadaires solaires pour sécuriser la zone », suggère-t-il.
Ce regain d’insécurité à Boeing s’inscrit dans un contexte plus large de recrudescence des violences urbaines à Bangui, notamment dans les quartiers Boy-Rabe, Sica 2 et Sica 3, où les habitants s’interrogent sur le rôle effectif des forces de défense et de sécurité dans la protection des citoyens.
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